Comme à la suite des précédents bombardements de vendredi sur ces installations situées dans le sud de l'Ukraine et tombées début mars aux mains des soldats russes, les deux belligérants se sont mutuellement accusés dimanche de les avoir attaquées.
Les autorités d'occupation de la ville d'Energodar, où se trouve la centrale de Zaporijjia, ont ainsi affirmé que l'armée ukrainienne avait tiré dans la nuit de samedi à dimanche un engin à sous-munitions avec un «lance-roquettes multiple Ouragan».
Impact à 400 mètres d'un réacteur
«Les éclats et le moteur de la roquette sont tombés à 400 mètres d'un réacteur en marche», ont-elles poursuivi, ajoutant que cette frappe avait «endommagé» des bâtiments administratifs et touché «une zone de stockage de combustible nucléaire usagé.»
Parallèlement, la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom a annoncé qu'un des employés sur place avait dû être hospitalisé pour des «blessures causées par l'explosion» d'une des roquettes tirées «samedi soir» par les Russes.
«Trois détecteurs de surveillance des radiations autour du site de la centrale ont été endommagés (...). Par conséquent, il est actuellement impossible de détecter» une éventuelle hausse de la radioactivité et donc d'«intervenir en temps utile», a-t-elle ajouté.
«Le terrorisme nucléaire russe exige une réponse plus forte de la communauté internationale - des sanctions contre l'industrie nucléaire russe et son combustible nucléaire», a réagi le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, après avoir évoqué ces derniers événements avec le président du Conseil européen Charles Michel.
Informations «de plus en plus alarmantes»
L'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) avait quant à elle jugé samedi «de plus en plus alarmantes» les informations en provenance de la centrale de Zaporijjia, dont l'un des réacteurs a dû être arrêté après l'attaque de la veille.
Les autorités ukrainiennes avaient accusé les Russes d'avoir effectué trois frappes vendredi sur ce site.
Moscou avait de son côté assuré que des obus ukrainiens l'avaient touché.
«Tout bombardement de ce site est un crime éhonté, un acte de terreur», avait martelé vendredi soir le président Zelensky.
Deuxième convoi de ravitaillement des marchés
Au moment de la prise de la centrale, les militaires russes y avaient ouvert le feu sur des bâtiments, au risque d'un accident nucléaire majeur.
Dans le cadre des rotations régulières pour ravitailler les marchés agricoles entamées cette semaine en vertu d'accords récemment signés à Istanbul par les belligérants, quatre navires supplémentaires chargés de céréales ont quitté dimanche le sud de l'Ukraine.
Ce convoi, le deuxième depuis vendredi, «vient de partir des ports d'Odessa et de Tchornomorsk», avec «environ 170'000 tonnes de marchandises liées à l'agriculture», a déclaré le ministère ukrainien des Infrastructures.
Le cargo transportant le premier chargement de grains exporté par l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février - qui avait pris la mer lundi - n'accostera en revanche pas dimanche au Liban comme cela était prévu.
Le blocage de millions de tonnes de céréales du fait de la guerre a provoqué une envolée des prix alimentaires dans les pays les plus pauvres et suscité la crainte d'une crise alimentaire mondiale.
(ATS)