«Pour ce faire, il faut d'abord endommager les lignes électriques de la centrale reliées au système énergétique ukrainien. Du 7 au 9 août, les Russes ont déjà endommagé trois lignes électriques. En ce moment, la centrale fonctionne avec une seule ligne de production, ce qui est un mode de travail extrêmement dangereux», a indiqué le président d'Energoatom, Petro Kotin, à la télévision ukrainienne.
«Lorsque la dernière ligne de production sera débranchée, la centrale sera alimentée par des groupes électrogènes fonctionnant au diesel. Tout dépendra alors de leur fiabilité et des stocks de carburant», a-t-il prévenu.
Située près de la ville d'Energodar sur le fleuve Dniepr, la plus grande centrale atomique d'Europe possède six des 15 réacteurs ukrainiens, capables d'alimenter quatre millions de foyers. Elle est passée sous contrôle des troupes russes le 4 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
Une situation «de plus en plus alarmantes»
Moscou et Kiev s'accusent depuis vendredi de la bombarder, sans qu'aucune source indépendante ne puisse confirmer. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brandi le spectre de la catastrophe de Tchernobyl.
«Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire», a prévenu lundi matin le secrétaire général de l'ONU António Guterres. «J'espère que ces attaques prendront fin. En même temps, j'espère que l'AIEA pourra accéder à la centrale.»
L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait jugé samedi «de plus en plus alarmantes» les informations en provenance de Zaporijjia, dont l'un des réacteurs avait dû être arrêté après un bombardement la veille.
(ATS)