Le chef du Kremlin Vladimir Poutine prévoit-il d'attaquer un pays de l'OTAN? Selon l'historien militaire américain Philipp Petersen, le Kremlin l'aurait déjà décidé. D'autres experts internationaux mettent désormais en garde: l'Europe n'est en aucun cas préparée à une telle attaque, et n'a qu'une seule possibilité de vaincre la Russie dans une guerre avec l'OTAN.
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La Russie veut attaquer les pays baltes
Lors du salon de la défense «Defence 24 Days», les experts ont tiré la sonnette d'alarme: une attaque de la Russie contre des pays de l'OTAN en Europe est imminente. Vraiment? «Il a déjà été décidé que les pays baltes seraient attaqués dès que l'Ukraine serait vaincue», explique l'historien militaire américain Philipp Petersen. Le chef d'état-major estonien Martin Herem met également en garde: la Russie dispose des armes, des munitions et des soldats nécessaires pour attaquer l'OTAN, «même après deux ans de guerre en Ukraine».
La semaine dernière, l'Occident a appris que la Russie et la Biélorussie examinaient les porteurs de leurs armes nucléaires. Peu après sa nouvelle prise de fonction, le chef du Kremlin a également annoncé un exercice avec des armes nucléaires non stratégiques près de la frontière avec l'Ukraine.
Le chef d'état-major estonien Martin Herem souligne: «Cela ne sert à rien de continuer à vouloir seulement le dissuader ou le convaincre de ne pas attaquer. Nous devons être en mesure d'anéantir l'ennemi.» Selon les experts, il n'existe qu'un seul moyen, plutôt couteux, de se défendre de manière adéquate contre la Russie: la supériorité aérienne.
Selon un expert cité par le quotidien «Bild», il faudrait «choquer» l'armée russe avec des attaques aériennes afin qu'elle n'ait d'autre choix que de se retirer. Le meilleur moyen pour cela reste des avions de combat modernes comme le F-35 et des missiles de croisière comme le Taurus, le Tomahawk ou le Storm Shadow.
La défense aérienne, le talon d'Achille de la Russie
Certaines de ces armes sont déjà mobilisées en Ukraine et ont d'ailleurs montré leur efficacité contre l'armée russe. Les forces armées ukrainiennes ont par exemple utilisé avec succès les missiles de croisière «Storm Shadow» contre le pont de Chongar, qui relie les territoires occupés de Crimée et de Kherson. Le 11 juillet, ils ont également été utilisés avec succès contre le quartier général de la 58e armée russe dans la ville occupée de Berdiansk.
Des armes comme les missiles de croisière Tomahawk et Taurus sont régulièrement demandées par l'Ukraine. Et à juste titre: elles feraient peur aux troupes russes si elles étaient utilisées contre elles. C'est une évidence, la défense aérienne est le talon d'Achille de la Russie. Selon les données ukrainiennes, 342 avions et 325 hélicoptères russes ont été abattus depuis le début de l'invasion à grande échelle en février 2022. Cela signifie également que la Russie ne pourrait pas se défendre contre une attaque aérienne européenne de grande envergure.
En outre, les conclusions tirées à la suite d'avions russes abattus au-dessus du territoire contrôlé par l'Ukraine peuvent être utilisées pour améliorer l'efficacité des systèmes de défense aérienne et des missiles occidentaux. Dès l'été 2023, plus de 25 nations se sont entraînées ensemble au nom de l'OTAN pour d'éventuelles attaques aériennes contre des ennemis.
Et les coûts?
Le problème? Ces armes sont chères. Selon Martin Herem, les trois pays qui pourraient être envahis dans les deux ou trois ans à venir sont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. «Nous ne sommes pas préparés à une guerre avec la Russie. Ni l'Estonie ni l'OTAN», alerte le chef d'état-major estonien. Tous les pays de l'OTAN devraient consacrer 5% de leur produit intérieur brut à la défense. Car ce n'est qu'ainsi qu'une attaque russe contre l'Europe pourrait être repoussée avec succès.