Le président argentin dans la tourmente
Accusé d'escroquerie, Javier Milei nie avoir «promu» une cryptomonnaie pas fiable

Taxé d'«d'escroc» par l'opposition, le président argentin Javier Milei a nié lundi avoir «promu» vendredi sur les réseaux sociaux une cryptomonnaie qui s'est effondrée avant de faire volte-face et d'expliquer avoir «agi de bonne foi». La justice a, elle, été saisie.
Publié: 18.02.2025 à 04:12 heures
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Dernière mise à jour: 18.02.2025 à 04:16 heures
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le président argentin Javier Milei a fermement démenti lundi avoir «promu» vendredi sur les réseaux sociaux une cryptomonnaie qui s'est effondrée, assurant avoir «agi de bonne foi», en «diffusant» une source potentielle de financement pour le secteur technologique.

«Je n'ai pas recommandé, je n'ai pas promu, j'ai diffusé», a déclaré Javier Milei sur la chaîne TN trois jours après l'épisode qui a déclenché une forte polémique, et des accusations «de crypto-arnaque» de la part de l'opposition peronistes (centre-gauche). Les transactions, ou l'effondrement par la suite de la crypto en l'espace de quelques heures «sont un problème entre privés», a estimé le chef de l'Etat, affirmant «n'avoir rien à cacher», ni craindre une enquête.

Il a affirmé que les opérateurs, pas plus de 5'000 selon lui, qui ont réalisé ce soir-là des transactions sur la cryptomonnaie $LIBRA sont «des traders de volatilité» élevée, qui savaient ce qu'ils faisaient, «savaient très bien quel était le risque». «Si tu vas au casino et que tu perds de l'argent, de quoi tu peux te plaindre si savais qu'il y avait ces risques», a-t-il ironisé.

Accusé d'être un «escroc»

Javier Milei, au pouvoir depuis 14 mois, affronte depuis trois jours un épisode potentiellement délicat de sa présidence, après avoir fait vendredi la promotion d'une cryptomonnaie qui s'est ensuite effondrée, suscitant des accusations d'escroquerie de la part de l'opposition, des appels à une commission d'enquête, voire un procès.

Selon une des plaintes déposées lundi par l'ONG l'Observatoire du droit de la ville, les opérations autour de la $LIBRA auraient «affecté plus de 40'000 personnes avec des pertes de plus de 4 milliards de dollars». Une juge fédérale argentine et un procureur ont été chargés de centraliser une vague de plaintes – plus d'une centaine, selon les médias.

Milei reconnait avoir pris «une gifle»

La présidence a pour sa part annoncé samedi saisir le Bureau anticorruption pour identifier une éventuelle «conduite inappropriée d'un membre du gouvernement, y compris le président». Tout en assurant que Javier Milei «n'a en aucun cas participé au développement» de la cryptomonnaie $LIBRA, elle a aussi annoncé une enquête distincte sur le lancement de cette cryptomonnaie «et toutes les sociétés ou personnes impliquées».

Javier Milei a toutefois reconnu dans son interview avoir pris «une gifle» avec l'épisode $LIBRA, et devoir à l'avenir «élever les filtres», «élever les murs» pour que l'accès à lui-même ne soit plus aussi facile, en référence apparente aux entrepreneurs de la high-tech derrière le projet.

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