Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées autour de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense. Les localités d'"Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur», a-t-elle affirmé.
Les forces russes opèrent un «retrait rapide» des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord du pays, et ont pour objectif de se redéployer vers l'est et le sud, avait estimé plus tôt samedi un conseiller présidentiel ukrainien.
300 cadavres dans des fosses communes
Près de 300 personnes ont dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, ville au nord-ouest de Kiev et théâtre de féroces combats, qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire.
«Dans certaines rues, on voit 15 à 20 cadavres sur le sol», mais «je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades», a-t-il poursuivi.
L'AFP a vu samedi les corps sans vie d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue de Boutcha.
Un autre journaliste a été tué
Un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort près de Kiev, après le retrait de troupes russes, a annoncé samedi la présidence ukrainienne.
Selon l'ONG ukrainienne IMI citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste «non armé» aurait été atteint par «deux tirs» de militaires russes.
Le centre et l'est de l'Ukraine bombardés
Depuis la nuit de vendredi à samedi, plusieurs régions, notamment dans le centre et l'est, ont été bombardées.
Des frappes ont touché des quartiers d'habitations à Kharkiv (est), des infrastructures à Dnipro (centre) et des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud), selon plusieurs sources officielles ukrainiennes.
6266 civils sauvés
Plus de 3000 personnes ont fui vendredi la région de Marioupol (sud-est), en bus et voitures privées, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
«Les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6266 personnes, dont 3071 de Marioupol», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la nuit de vendredi à samedi.
Samedi, sept couloirs humanitaires étaient prévus dans l'est et le sud-est, selon la Première ministre Iryna Verechtchouk.
Manifestation réprimée au sud de l'Ukraine
Une manifestation de civils à Energodar, une ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée samedi par des tirs de mortiers et de grenades assourdissantes qui ont fait quatre blessés, a annoncé une responsable ukrainienne.
Plus de 4 millions de réfugiés
Quelque 4'102'876 réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'Onu.
Le Pentagone va quant à lui fournir jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, a annoncé le porte-parole du ministère américain de la Défense qui affirme avoir désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire.
Manifestations réprimées à travers la Russie
Plus de 200 personnes ont été arrêtées samedi en Russie lors de protestations contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG spécialisée OVD-Info.
Au moins 211 personnes ont été arrêtées durant des manifestations dans 17 villes russes, a précisé l'ONG dans un communiqué.
A Moscou, un sit-in était prévu pour 11H00 GMT dans le parc Zariadié, à l'ombre du Kremlin. Peu après, la police a commencé à arrêter des personnes assises sur les bancs du parc, en pleine tempête de neige.
Le pape parle de Guerre froide
Le pape François a fustigé samedi à Malte l'invasion russe de l'Ukraine, où il a dit envisager de se rendre prochainement, à l'invitation du président Zelensky.
«Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits», a-t-il déclaré en allusion au président russe Vladimir Poutine.
Il a dénoncé «les séductions de l'autocratie» et «les nouveaux impérialismes» qui font peser sur le monde la menace d'une «Guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations».
(AFP)