L'épicentre de la secousse a été enregistré à cinq kilomètres de profondeur, sur la commune de La Wantzenau, au nord de l'agglomération strasbourgeoise, toujours selon le Renass.
Une réplique a été enregistrée cinq minutes plus tard - de magnitude 2,3 - au même endroit. Les deux évènements ont été classés comme «induits», c'est-à-dire provoqués par l'activité humaine.
Le Département analyse Surveillance Environnement du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives - CEA-Dase) a indiqué de son côté une magnitude de 4,3 pour le premier séisme.
Il s'agit du plus fort séisme ressenti ces derniers mois dans la région.
«C'était du vraiment costaud cette fois», a tweeté Alain Fontanel, l'un des leaders de l'opposition au conseil municipal strasbourgeois. «Toute la maison a tremblé pendant quelques secondes. Merci aux apprentis sorciers de la géothermie profonde pour ce réveil brutal #flippant».
De nombreuses réactions similaires étaient visibles sur les réseaux sociaux.
Un projet de géothermie profonde, avec deux forages à cinq kilomètres de profondeur, avait été développé jusqu'en décembre au nord de Strasbourg, sur les communes de Vendenheim et Reichstett, voisines de La Wantzenau.
La préfecture du Bas-Rhin avait annoncé le 7 décembre l'arrêt définitif du projet, après une série de séismes plus ou moins intenses - dont l'un de magnitude 3,5 le 4 décembre - et classés comme «induits» par le Renass.
Fonroche géothermie, le porteur de projet, avait admis que ses activités étaient à l'origine de certains séismes.
«La localisation et la première estimation de profondeur nous font clairement penser que ces évènements sont dans la suite des précédents», a déclaré samedi à l'AFP Jérôme Vergne, sismologue à l'Ecole et observatoire des sciences de la terre de Strasbourg.
«Nous avions continué à enregistrer une activité sismique persistante ces derniers mois. Le sous-sol met un certain temps à réagir à l'arrêt (du projet), et à retrouver un état de contrainte naturelle», a-t-il ajouté. «Ce qui est étonnant, c'est qu'on a eu aujourd'hui le séisme le plus important de la séquence».
Il a fait référence à la «crise sismique de Bâle», la ville suisse ayant également été en proie à des séismes «de plus faible magnitude» après l'arrêt d'un projet local de géothermie, dans les années 2000.