Des dizaines de civils ont été assassinés lors du massacre de Boutcha. Les images des corps sans vie, échoués dans les rues, ont fait le tour du monde. Les exécutions ont-elles été planifiées? Si oui, qui est responsable de ces horreurs? Ce qui est sûr, c’est que plusieurs unités de l’armée se trouvaient à Boutcha au moment des faits et ont discuté ensemble des évènements par radio.
Le groupe d’activistes ukrainiens InformNapalm a une idée quant au possible cerveau à la tête de l’horrible opération: le lieutenant-colonel Asatbek O.*
Lui et son unité, la 64e brigade d’artillerie motorisée, pourraient être à l’origine du carnage. Selon InformNapalm, cette troupe originaire de la région de Khabarovsk, à l’est de la Russie, proche de la frontière avec la Chine, a été déployée près de Kiev dès le début de la guerre. InformNapalm a également publié l’adresse e-mail et l’adresse du domicile ainsi que le numéro de téléphone d’O.
Une bénédiction pour les assassins
Avant son engagement en Ukraine, «le boucher de Boutcha», comme il est désormais surnommé, était stationné avec son unité dans une ville à l’extérieur de Khabarovsk. C’est là que le lieutenant-colonel aurait été béni par un prêtre orthodoxe, comme le rapporte «The Sun». Avant la mission à Boutcha, l’évêque de Khabarovsk a même tenu un service religieux pour le régiment.
«L’église est un lieu où nous pouvons nous préparer aux événements à venir», aurait déclaré O. après le service religieux. «Avec la bénédiction du Tout-Puissant, nous espérons réaliser la même chose que nos ancêtres», aurait poursuivi le lieutenant-colonel.
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Le Kremlin rejette toute responsabilité
Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a menacé le Kremlin de représailles. «Un tel mal ne peut pas rester impuni», a-t-il déclaré lundi à Kiev. «Nous utilisons un système de reconnaissance faciale qui identifie systématiquement tous les envahisseurs et les meurtriers. Tous! Chacun recevra, en temps voulu, ce qu’il mérite», pouvait-on lire dans un communiqué publié sur Facebook.
Pendant ce temps, le Kremlin rejette la responsabilité du massacre. Les images prises à Boutcha auraient été mises en scène par l’Ukraine et l’Occident afin de discréditer la Russie et Poutine, selon le récit de Moscou. Qui stipule que les cadavres étaient… des figurants. Les fact-checking mettent à mal cette version.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était visiblement ému lorsqu’il s’est rendu à Boutcha lundi, pour se faire une idée de la situation. Il a promis de faire en sorte que les «crimes de guerre» commis par les soldats russes dans le village soient les derniers de la guerre.
*Nom connu de la rédaction