Synthèse des événements
Zelensky exhorte l'ONU à agir, les preuves s'accumulent à Boutcha

Cette 41e journée de guerre en Ukraine a été marquée par le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le conseil de sécurité de l'ONU. L'Occident va prendre de nouvelles mesures contre la Russie. Les preuves de crimes de guerre s'accumulent à Boutcha.
Publié: 05.04.2022 à 22:54 heures
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenu un discours à charge contre la Russie devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Photo: AFP

Zelensky exhorte l'ONU à agir

Volodymyr Zelensky a exhorté mardi l'ONU à agir «immédiatement» face aux «crimes de guerre» commis selon lui par la Russie dans son pays, sans quoi les Nations unies n'auraient qu'à «simplement fermer».

Le président ukrainien a en outre appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l'ONU et à une réforme du système des Nations unies, afin que «le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir».

Il a fait diffuser une vidéo présentant des images très crues de personnes tuées en Ukraine, dont la violence a provoqué une réaction indignée de la présidente en exercice de cette instance.

600'000 personnes évacuées d'Ukraine

La Russie a procédé à l'évacuation de «600'000 personnes» d'Ukraine, qui ne sont pas parties «sous la contrainte ou enlevées» comme le dit l'Occident, a affirmé mardi au Conseil de sécurité l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia.

«Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires», a-t-il aussi déclaré, en contestant à nouveau les accusations d'atrocités visant l'armée russe.

La Russie vise le Donbass

La Russie se renforce pour «prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass», dans l'est de l'Ukraine, et réaliser «un pont terrestre avec la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

«Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l'Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l'Est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass», a-t-il expliqué.

Des preuves d'utilisation d'armes à sous-munition

L'ONU «a reçu des allégations crédibles selon lesquelles les forces russes auraient utilisé des armes à sous-munitions dans des zones peuplées au moins 24 fois» en Ukraine depuis l'invasion de fin février, a affirmé mardi devant le Conseil de sécurité une haute responsable de l'Organisation.

«Les allégations selon lesquelles les forces ukrainiennes auraient utilisé de telles armes font également l'objet d'une enquête», a ajouté la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo.

La Russie continue de nier toute implication à Boutcha

Les images sortant de Boutcha, ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes, «pointent vers des civils ciblés délibérément», a affirmé mardi une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

«Tous les signes pointent vers le fait que les victimes ont été ciblées délibérément et tuées directement. Et ces preuves sont très inquiétantes», a souligné Elizabeth Throssell, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève.

De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé mardi que la découverte de cadavres à Boutcha était une «provocation» visant à faire échouer les négociations en cours entre Kiev et Moscou.

Du côté de Marioupol, la situation a «dépassé le stade de la catastrophe humanitaire», a affirmé mardi à l'AFP le maire de cette ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, qualifiant d'«invivable» la situation des quelque 120'000 habitants toujours sur place.

Explosions dans la région de Lviv

Mardi soir, un responsable de la ville de Radekhiv, à 70 kilomètres de Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine, a rapporté qu'il y avait eu des explosions. Il a invité la population à se mettre à l'abri sur Telegram.

«Explosions dans la région de Radekhiv. Tout le monde reste à l'abri», a écrit sur Telegram Maksym Kozitskiï, à la tête de l'administration militaire régionale. Une journaliste de l'AFP à Lviv y a entendu des sirènes d'alerte antiaérienne.

De nouvelles sanctions dès mercredi

Les États-Unis vont adopter mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, de nouvelles sanctions contre la Russie visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» dans ce pays, selon une source proche du dossier.

De son côté, la Commission européenne a proposé mardi aux 27 d'arrêter leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes ou opérés par des Russes.

Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé mardi la «pression» exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes était «une arme à double tranchant».

Après la France et l'Allemagne lundi, l'Italie, l'Espagne et la Slovénie notamment ont à leur tour expulsé mardi en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev.

(AFP)

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