Le président américain, Joe Biden, estime que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a fait une erreur d’appréciation en décidant de mener une guerre d'agression contre l’Ukraine. «Je pense que c’est un acteur rationnel qui a considérablement mal calculé», a affirmé le président démocrate dans une interview diffusée par la chaîne de télévision CNN.
En d'autres termes, Joe Biden considère le président russe comme quelqu'un agissant de manière rationnelle, mais dont les objectifs en Ukraine sont irrationnels. Pour étayer son argument, il se base sur le choix des mots et des objectifs de Vladimir Poutine depuis le début de la guerre.
Des objectifs irrationnels
«Si vous écoutez le discours qu’il a prononcé après avoir pris la décision (ndlr: de mener une guerre d'invasion en Ukraine), il a insisté sur son intention de diriger une Russie qui rassemblerait tous les russophones. Je veux dire, je pense que c’est tout simplement irrationnel», a déclaré Joe Biden à CNN.
Selon lui, le chef du Kremlin a en outre pensé à tort que les Ukrainiens se soumettraient en cas d'invasion russe et n'opposeraient (presque) aucune résistance.
«Il a tout simplement mal jugé la situation»
«Je pense qu'il était persuadé qu'il serait accueilli à bras ouverts en Ukraine. Et je crois qu'il a tout simplement mal jugé cela», estime le chef d'Etat américain.
L'interview a été publiée le jour même où le Kremlin a approché la présidence américaine pour tenter d'organiser une rencontre. Jusqu'à présent, le président russe refusait de rencontrer son homologue américain pour discuter de la guerre en Ukraine. Mais cela a apparemment changé. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, Moscou «ne serait pas opposé» à une réunion entre les deux pays lors du prochain sommet du G20.
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Le Kremlin examinerait la proposition si elle venait des Etats-Unis, a lâché Sergueï Lavrov, selon l’agence de presse Reuters. La Russie serait également prête à écouter des propositions de pourparlers de paix. Il est toutefois impossible de dire à l’avance où ce processus mènera. La réunion du G20 doit avoir lieu à la mi-novembre à Bali.
Interrogé sur une possible rencontre avec Vladimir Poutine le mois prochain en Indonésie, le président démocrate répond qu'il n'a pas l'intention de s'asseoir à la table de discussion. «Vous voyez, il a agi brutalement. Je pense qu'il a commis des crimes de guerre. Et c'est pourquoi je ne vois aucune raison de le rencontrer maintenant», ajoute-t-il.
Sur le front, les choses se compliquent pour l'armée de Vladimir Poutine. Depuis plusieurs semaines, les soldats ukrainiens parviennent à repousser les troupes russes. Même le pont d'importance stratégique reliant la Russie continentale à la Crimée a été attaqué. En guise de réaction, l'armée russe a recommencé à bombarder massivement les grandes villes ukrainiennes avec des tirs de roquettes et de missiles à longue portée, dès lundi matin.
