Le producteur de «Pulp Fiction» et «Shakespeare in Love», qui a longtemps régné en maître sur Hollywood, est jugé depuis lundi pour viols et agressions sexuelles sur cinq femmes dans des hôtels de Beverly Hills et de Los Angeles, entre 2004 et 2013. S’il est reconnu coupable, Harvey Weinstein – qui a plaidé non coupable pour tous les chefs d’accusation – pourrait être condamné à plus de 100 années supplémentaires derrière les barreaux. Une peine qui s’ajouterait aux 23 ans de prison déjà prononcés lors de son premier procès à New York en 2020.
Les deux premiers jours d’audience ont jusqu’ici été largement consacrés à la sélection des jurés. Mais mardi, l’avocat de M. Weinstein a attiré l’attention de la juge sur ses conditions de détention. La cellule où l’ex-magnat d’Hollywood, qui comparaît en chaise roulante, patiente avant les audiences est «insalubre, fétide», a dénoncé Mark Werksman. «Les conditions sont quasiment médiévales. Je m’inquiète pour sa santé et sa capacité à survivre à ce supplice […] sans faire une crise cardiaque ou un AVC», a plaidé l’avocat, en rappelant que son client avait 70 ans.
«Je ne suis juste pas certaine qu’il y ait grand-chose à faire»
La juge, Lisa Lench, a assuré qu’elle parlerait aux agents en charge de sa détention pendant le procès. «Je ne minimise pas. Je ne suis juste pas certaine qu’il y ait grand-chose à faire», a déclaré la magistrate.
Le processus de sélection des jurés doit encore durer plusieurs jours et le procès devrait s’étaler sur environ deux mois. La déferlante d’accusations visant M. Weinstein a débuté en 2017 et sa condamnation à New York, dont l’appel a été rejeté, a été une victoire majeure pour le mouvement #MeToo.
Au total, près de 90 femmes, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agressions sexuelles, ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, dont certaines remontent à 1977. Il est également inculpé au Royaume-Uni pour des agressions sexuelles qui remonteraient à 1996. L’ex-producteur a toujours assuré que toutes ses accusatrices étaient consentantes.
Les accusations à son encontre ne sont «pas prouvées, pas crédibles et non fondées», avait déclaré Mark Werksman en juillet 2021 à la presse, en assurant qu’il n’existait ni preuve médico-légale ni témoin crédible pour les étayer.
(AFP)