La rumeur est persistante. Les médias brésiliens la relancent, les médias italiens la font mijoter. Jair Bolsonaro aurait demandé la nationalité italienne à Rome. La raison: un exil.
Aux États-Unis, le droit de séjour de l'ancien président brésilien semble vaciller. Ce dernier s'était rendu en Floride peu après le second tour des élections fin octobre, qu'il avait perdu de justesse face au candidat de gauche Luiz Inácio Lula da Silva. Depuis, Bolsonaro et sa famille vivent dans la villa du combattant brésilien de MMA José Aldo.
Ce voyage? Une fuite devant plusieurs procédures pénales en cours, estiment ses opposants politiques. Depuis les États-Unis, l'ex-militaire aurait en outre orchestré l'attaque contre le quartier gouvernemental de Brasilia, tout en voulant assurer ses arrières par son absence, selon d'autres suppositions. Mais le président brésilien déchu ne paraît plus en sécurité dans la patrie de son ami américain Donald Trump.
L'expulsion des États-Unis est demandée
Les violentes attaques de dimanche dernier contre le Congrès brésilien, la Cour suprême et le palais présidentiel ont effrayé l'opinion publique mondiale. Les chefs d'État du monde entier ont condamné les violences à Brasilia. Les États-Unis, le Canada et le Mexique ont assuré Lula de leur soutien total.
Alors que les premiers membres démocrates du Congrès demandent l'expulsion de Jair Bolsonaro vers le Brésil, le président américain, Joe Biden, a annoncé qu'il rencontrerait Lula lundi à Washington.
Après la révolte dans son propre pays, le nouveau président brésilien sévit. Ce dernier a fait démanteler tous les campements de protestation des partisans de Bolsonaro et a fait arrêter environ 1500 manifestants. Le ministre de la Justice, Flávio Dino, a annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre ceux qui ont financé la tentative de coup d'État. Et Lula promet de traduire tous les responsables en justice. Jair Bolsonaro est-il concerné?
Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan assure aux médias que les États-Unis n'ont pas encore reçu de demande d'extradition. Pourtant, la situation devient de plus en plus inconfortable pour l'ancien homme fort du Brésil. Non seulement en raison de fortes douleurs abdominales, pour lesquelles il a été temporairement traité dans un hôpital d'Orlando, en Floride. Même si Bolsonaro a désapprouvé dans un tweet l'orgie de violence dans le quartier gouvernemental et communiqué son prétendu retour prochain au Brésil, la rumeur d'un exil souhaité en Italie suit son cours.
De bonnes chances de devenir italien
En effet, le politicien a de bonnes chances d'obtenir le passeport italien. Et ce, grâce à son arrière-grand-père, Vittorio Bolsonaro, originaire d'Anguillara Veneta, dans la province de Padoue. Dans cette localité de 4200 habitants, le «Trump des tropiques» est déjà citoyen d'honneur depuis un an. Deux de ses cinq fils, Flávio et Eduardo Bolsonaro, ont déjà demandé en 2020 la nationalité du pays à la Botte au consulat italien de Brasilia, en raison de leur ascendance.
En revanche, les Bolsonaro se montrent publiquement combatifs et patriotes. Le fils Eduardo parle devant les journalistes d'une grande fraude électorale sur Internet. «Relevons la tête et n'abandonnons pas notre Brésil», poste son frère Flavio.
Leur paternel, quant à lui, proclame: «C'est le peuple qui décide de son destin. Y compris sur l'armée et son engagement.» Celle-ci a fait mauvaise figure lors des troubles. Pendant plus de trois heures, la police militaire locale a laissé la foule se déchaîner et plus d'un soldat a «protégé» les manifestants contre les forces de sécurité venues réprimer l'émeute.