Israël reprend ses attaques
Condamnations internationales après une journée meurtrière à Gaza

Israël a repris ses frappes sur Gaza, tuant plus de 400 Palestiniens selon le Hamas. Cette escalade fait craindre une reprise de la guerre à grande échelle dans le territoire palestinien dévasté, après l'échec des négociations pour prolonger la trêve.
Publié: 18.03.2025 à 17:43 heures
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Dernière mise à jour: 18.03.2025 à 17:44 heures
Plus de 400 Palestiniens ont été tués après des frappes israéliennes à Gaza.
Photo: IMAGO/NurPhoto
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AFP Agence France-Presse

Israël a mené mardi à Gaza ses frappes les plus meurtrières depuis le début de la trêve, tuant plus de 400 Palestiniens selon le Hamas et suscitant des condamnations internationales.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a affirmé n'avoir d'autre choix que de reprendre l'offensive pour ramener tous les otages retenus dans la bande de Gaza. Il a souligné que les frappes avaient été menées «en totale coordination» avec les Etats-Unis, son principal allié.

Plus de 400 Palestiniens tués

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé Israël de vouloir lui imposer un «accord de reddition» et de tenter de «torpiller» l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, à l'heure où les deux camps sont en désaccord sur la suite du processus.

Cette escalade fait craindre une reprise de la guerre à grande échelle dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, où Israël avait lancé une offensive destructrice en riposte à une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

«Les bombardements, avec des avions et des chars, ont rallumé le feu de l'enfer sur Gaza», a raconté Ramiz al-Amarin, un déplacé qui vit sous une tente à Gaza (nord). «Il y a des corps et des membres gisant au sol.» Les frappes lancées dans la nuit ont baissé d'intensité en début d'après-midi. Des bombardements sporadiques continuent, selon des témoins.

Au moins 413 Palestiniens ont été tués, «en majorité des enfants et des femmes, et des centaines blessés», a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

La pression augmente

Dans la nuit, des ambulances, sirènes hurlantes, ont transporté des blessés à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), d'après des images de l'AFPTV. Avant même un ordre israélien d'évacuation de régions du nord de Gaza, des familles palestiniennes ont fui, sacs et couvertures empilés sur leurs têtes.

Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, la première phase de l'accord de trêve est entrée en vigueur le 19 janvier durant laquelle 33 otages dont huit morts ont été restitués en échange d'environ 1800 détenus palestiniens. Elle s'est achevée le 1er mars et depuis les négociations ne progressent pas, les deux camps s'accusant mutuellement de les bloquer.

Et la deuxième phase?

Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des passages pour l'aide et la libération des derniers otages enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre.

Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la «démilitarisation totale» du territoire et le départ du Hamas. «Israël a accepté les propositions de l'émissaire du président américain, Steve Witkoff pour une prolongation du cessez-le-feu, mais le Hamas les a rejetées deux fois», a accusé le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar, assurant que son pays n'avait «d'autre choix que de reprendre les opérations militaires».

Netanyahu «sacrifie» les otages

Pour la Maison Blanche, le Hamas a «choisi la guerre» en refusant de libérer les otages. Selon des médias israéliens, Netanyahu a élaboré un système de pression baptisé «Plan enfer», comprenant, après le blocage de l'aide humanitaire, la coupure de l'électricité et le déplacement des Palestiniens du nord de Gaza vers le sud, tout en n'excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cédait pas.

Les frappes font «suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages», a indiqué le gouvernement, en prévenant qu'«Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force accrue». Si la Hamas «ne libère pas immédiatement tous les otages, les portes de l'enfer vont s'ouvrir», a averti le ministre de la Défense Israël Katz. En Israël, le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages, a accusé Netanyahu de «sacrifier» les captifs en reprenant les frappes intenses sur Gaza. Le Hamas a accusé Netanyahu de vouloir «sacrifier» les derniers otages.

Condamnations internationales

Parmi les morts dans les frappes mardi figurent le chef du gouvernement du Hamas, Essam al-Dalis, et le chef de la police et des services de sécurité intérieurs du Hamas, selon le mouvement. Le porte-parole de la branche armée du Jihad islamique est mort avec sa femme, a annoncé un responsable.

Plusieurs Etat arabes et européens ainsi que la Russie ont condamné les bombardements israéliens. L'Egypte a dénoncé une tactique israélienne pour pousser les Palestiniens à quitter Gaza. Les frappes mettent «en péril» la libération des otages, la fin des hostilités et la reprise de l'aide humanitaire, a estimé Rome. «La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte», a déploré le chef du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher. 

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