L'ayatollah Khamenei a appelé ses compatriotes à accomplir leur «devoir» civique «le plus tôt» possible, insistant sur les «avantages sur la scène internationale» que le pays pourrait tirer, selon lui, d'une participation élevée.
Pourtant, à en croire les rares sondages disponibles, l'abstention pourrait atteindre un niveau inédit et dépasser les 57%.
Disqualification des adversaires politiques
L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, chef de l'autorité judiciaire âgé de 60 ans, fait figure d'archifavori, faute de concurrents à sa mesure après la disqualification de ses principaux adversaires politiques.
En mai, le conseil des gardiens de la constitution, organe non élu chargé du contrôle de la présidentielle, avait autorisé sept hommes à se présenter, parmi près de 600 candidats.
Mais il n'en reste plus que quatre, après le désistement de trois candidats mercredi, dont deux ont appelé à voter pour Ebrahim Raïssi. Ce dernier avait obtenu 38% des voix il y a quatre ans.
Il est opposé à un député peu connu, Amirhossein Ghazizadeh-Hachémi, un ancien commandant en chef des gardiens de la révolution, le général Mohsen Rézaï (qui avait obtenu moins de 11% des suffrages en 2013) et un technocrate, Abdolnasser Hemmati, ex-président de la banque centrale.
Campagne électorale terne
Après trois semaines d'une campagne électorale terne, sur fond de ras-le-bol général à cause de la grave crise économique qui frappe le pays, les autorités ont décidé d'allonger la période d'ouverture des bureaux de vote, jusqu'à minuit (21h30 en Suisse) avec une extension possible jusqu'à 02h00 du matin samedi.
Il s'agit officiellement de permettre au plus grand nombre, parmi les 60 millions d'Iraniens en âge de voter, de se rendre aux urnes sereinement, alors que le pays est durement frappé par la pandémie de Covid-19. Les résultats définitifs du scrutin sont attendus pour samedi à la mi-journée.
Bilan mitigé pour Hassan Rohani
Le président a des prérogatives limitées en Iran, où l'essentiel du pouvoir est aux mains du guide suprême. Le président sortant, le modéré Hassan Rohani, ne peut se représenter cette année après deux mandats consécutifs de quatre ans.
Son bilan est entaché par l'échec de sa politique d'ouverture après la dénonciation par les Etats-Unis en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.
(ATS)