Alain Berset a la bougeotte. Le week-end dernier, il a assisté au sommet du Bürgenstock et s'est rendu récemment à Kiev, prenant aussi l'avion pour la Pologne ou la Moldavie. Mardi soir, peu après 20 heures, il sera décidé si ses efforts en valaient la peine. Le Conseil de l'Europe élit un nouveau secrétaire général. L'ancien conseiller fédéral est l'un des trois candidats.
À l'approche du jour j, une chose est sûre: ce sera serré pour le Fribourgeois. Les autres candidats ont aussi des atouts à faire valoir. C'est le cas d'Indrek Saar qui a été pendant de nombreuses années parlementaire et ministre de la Culture en Estonie. Cet acteur et directeur de théâtre de formation, considéré à la base comme un outsider, possède un avantage de taille: il a siégé au Parlement européen à Strasbourg. Mais l'Estonie ne devrait pas obtenir un second poste de haut rang au sein de l'UE. Sa Première ministre Kaja Kallas devrait en effet déjà être nommée cheffe de la diplomatie européenne.
Alain Berset favori, mais...
Autre candidat de poids: Didier Reynders. Pendant 20 ans, il a été membre du gouvernement belge, notamment en tant que ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense et vice-Premier ministre. En 2019, l'homme de 65 ans était déjà candidat au poste de secrétaire général du Conseil de l'Europe, sans succès à l'époque.
Didier Reynders était aussi présent au Bürgenstock. Il a même pris congé de son poste de commissaire européen à la justice pour se concentrer pleinement sur la campagne électorale. Mais le comité des ministres du Conseil de l'Europe semble déjà avoir sa préférence: il a placé Alain Berset en première position, suivi d'Indrek Saar et de Didier Reynders.
Ce ne sont pas seulement les compétences et le CV des candidats qui devraient être décisifs mais aussi des points plus informels, comme cette question: qui vote à Strasbourg? Au Conseil de l'Europe, de nombreux parlementaires sèchent souvent les séances, ce qui pourrait coûter des voix importantes à Alain Berset. Et comme les élections approchent en France et en Grande-Bretagne, une partie de la délégation de ces pays pourrait manquer pour le vote, rapporte la «NZZ am Sonntag».
Dernier sprint à partir de dimanche
Le sprint final, lors duquel les représentants suisses plaideront encore une fois vigoureusement en faveur de Berset, sera décisif. Dimanche, la délégation suisse invite à une fête à Strasbourg alors que Didier Reynders tentera de rallier les parlementaires à sa cause avec des tartes flambées.
Les parlementaires suisses en particulier font de la publicité pour Alain Berset, même ceux qui ne sont pas proches de lui politiquement. Le département des Affaires étrangères soutient financièrement la candidature de l'ancien conseiller fédéral.
Lundi, les groupes politiques se réuniront à nouveau. Une décision préliminaire sera prise mardi, peu après midi. Le premier tour sera alors terminé. Il est possible qu'Indrek Saar ou Alain Berset se retire ensuite. La décision définitive devrait alors être prise lors du second tour, le soir même. Le Fribourgeois saura à ce moment-là si ses nombreux voyages en valaient la peine.