Pendant que des soldats perdent la vie en combattant contre la Russie, certains hommes politiques s'en mettent plein les poches. Depuis le début de la guerre en février 2022, le ministère ukrainien de la Défense a déjà été ébranlé par plusieurs scandales de corruption. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky veut désormais être transparent: il vient de publier pour la première fois ses revenus.
Ces derniers ont toujours été un détonateur pour la propagande russe. Les données, aujourd'hui publiées, montrent que Zelensky et sa famille ont perçu 10,8 millions de hryvnias (environ 245'000 francs) en 2021.
Une baisse significative par rapport à 2020, où le revenu était encore de 12 millions de hryvnias (272'000 francs). En 2022, ce montant a encore baissé. Concrètement, il est tombé à 3,7 millions de hryvnias (84'000 francs). Cette baisse s'explique en partie par la diminution des revenus locatifs des biens immobiliers du chef d'État, qui ont sensiblement diminué avec la guerre.
Tous les responsables du recrutement licenciés
Le message du président ukrainien derrière tout cela est clair: il veut montrer qu'il est honnête. Et surtout, il veut montrer qu'il ne s'est pas enrichi sur le dos de la guerre. La situation est en revanche différente pour d'autres hommes politiques. Le ministre de la Défense de l'époque, Oleksij Resnikow, avait rejeté en août les accusations selon lesquelles des uniformes auraient été achetés à des prix exorbitants. Le ministre avait finalement été limogé par le président début septembre dernier sur fond d'accusations de corruption.
Début août, Zelensky avait déjà renvoyé tous les directeurs des bureaux régionaux chargés du recrutement. Il avait alors dénoncé un système qui permettait aux conscrits de quitter le pays clandestinement. En décembre, un haut responsable du ministère de la Défense a également été arrêté pour suspicion de corruption.
Les dirigeants de Kiev s'efforcent de lutter plus systématiquement contre la corruption et les pots-de-vin dans le pays, notamment dans l'optique de l'adhésion à l'UE qu'ils souhaitent. La lutte contre la corruption fait notamment partie des conditions d'adhésion à Bruxelles.
(avec l'AFP)