Un haut responsable du Pentagone a été placé en disponibilité, a annoncé mercredi un membre du ministère américain de la défense, au moment où est menée une enquête sur une spectaculaire faille de sécurité en mars autour de frappes américaines au Yémen. Darin Selnick, chef de cabinet adjoint du ministère de la Défense, est le 2e haut responsable du Pentagone mis en disponibilité cette semaine, après Dan Caldwell, autre conseiller du ministre Pete Hegseth.
Le chef de cabinet de Pete Hegseth, Joe Kasper, avait réclamé dans un mémo datant du 21 mars l'ouverture d'une enquête sur «les récentes divulgations non autorisées d'informations relevant de la sécurité nationale et contenant des communications sensibles».
«J'escompte être informé immédiatement si ces efforts débouchent sur des informations permettant d'identifier un responsable de divulgation non autorisée et que ces informations soient relayées auprès de l'agence de maintien de l'ordre appropriée pour des poursuites criminelles», ajoutait le mémo.
Faille spectaculaire
En raison de son ancienneté, Dan Caldwell avait été nommé par Pete Hegseth comme la personne à contacter au Pentagone dans un groupe de discussions sur la messagerie Signal où de très hauts responsables américains discutaient d'une attaque prévue contre les rebelles houthis au Yémen.
Un scandale avait éclaté quand le rédacteur en chef du magazine The Atlantic, Jeffrey Goldberg, avait révélé avoir été ajouté par erreur par le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, à cette boucle incluant notamment Pete Hegseth, le vice-président JD Vance ou encore les patrons du renseignement et de la CIA.
Waltz et Hegseth pas sanctionnés
The Atlantic avait reproduit des captures d'écran de messages du ministre de la défense avec les horaires précis des frappes prévues contre le groupe rebelle yéménite, allié de l'Iran, et les armements employés. Ces messages avaient été envoyés deux heures avant que les frappes n'aient eu lieu.
Malgré les vives critiques, la Maison-Blanche avait persisté à dire que rien dans ces échanges ne relevait du secret-défense. Ni Mike Waltz ni Pete Hegseth n'ont jusqu'ici été sanctionnés pour cette affaire.