La fin de la bromance?
Elon Musk se rebelle contre Trump et se moque de ses proches

Elon Musk s’en prend frontalement à l’entourage de Donald Trump après l’annonce de nouveaux droits de douane. Le milliardaire critique ouvertement la politique du président, signe potentiel d’une prise de distance entre les deux hommes.
Publié: 09:00 heures
Elon Musk a plaidé pour des droits de douanes nuls entre l'Europe et les Etats-Unis. (Image prétexte).
Photo: The Washington Post via Getty Im
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Solène MonneyJournaliste Blick

L’homme le plus riche du monde, patron de Tesla, de SpaceX et du réseau social X, semble mal digérer le dernier coup d’éclat de Donald Trump. Depuis l’annonce choc du président américain, le mercredi 2 avril, sur la hausse massive des droits de douane, Elon Musk a vu s’envoler 30 milliards de dollars de sa fortune, selon une analyse de CNBC. Et il ne compte pas encaisser sans réagir, rapporte «The Independant» lundi 7 avril.

Ces derniers jours, Elon Musk a pris publiquement ses distances avec les politiques douanières du président républicain, s’en prenant frontalement à ses proches qui le défendaient sur ce point. Dimanche 6 avril, alors que le ministre au Commerce Howard Lutnick tentait de justifier les nouvelles taxes sur des territoires «où ne vivent que des pingouins» — Elon Musk a répondu avec sarcasme. Rebondissant sur une publication relayant les arguments de l’administration Trump, il a simplement commenté: «C’est drôle», accompagné d’un emoji hilare.

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Plus tôt, c’est Peter Navarro, principal architecte de la politique douanière controversée, qui a été la cible du milliardaire. A un internaute partageant une séquence dans laquelle Peter Navarro se vante d’avoir étudié à Harvard, Elon Musk a sèchement répondu: «Un doctorat en économie à Harvard est une mauvaise chose, pas une bonne chose.» Avant d’enfoncer le clou quelques minutes plus tard: «Il n’a rien construit.»

Trump ne baisse pas la garde

Si Elon Musk n’a pas attaqué frontalement Trump en personne, sa prise de position est limpide. Dans un discours publié sur X samedi 5 avril, il a plaidé pour une ouverture commerciale: «J’espère qu’il sera convenu que l’Europe et les Etats-Unis devraient évoluer vers une situation de droits de douane nuls… en créant une zone de libre-échange.» Et d’ajouter: «C’est assurément le conseil que j’ai donné au président.»

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Mais du côté de Trump, le ton reste offensif. Interrogé dimanche sur les propos de son allié, le président a répondu: «L’Europe a fait fortune grâce à nous. L’Europe est un peu plus petite, mais elle nous a très mal traités. La Chine l’a fait, mais l’Europe aussi. L’Europe a été très mauvaise avec nous.» Le président a ensuite continué à défendre sa politique douanière, malgré la chute des marchés ce lundi 7 avril et les critiques dans ses propres rangs.

Va-t-il quitter Washington?

Ces tensions surviennent alors que, selon plusieurs sources proches de la Maison Blanche, Donald Trump aurait déclaré qu'Elon Musk pourrait se retirer de son rôle au sein du département de l'Efficacité gouvernementale. Le président américain aurait ajouté vouloir garder le patron de Tesla dans son cercle rapproché, tout en affirmant comprendre s’il préférait se concentrer sur ses propres affaires.

Elon Musk bénéficie actuellement d’un statut d’employé spécial du gouvernement, qui le dispense temporairement de certaines règles d’éthique et de conflits d’intérêts. Mais ce privilège est limité à 130 jours — une période qui prendra fin d’ici fin mai ou début juin. Jusqu’à récemment, des responsables affirmaient encore que Trump trouverait un moyen de prolonger ce délai.

Mais la donne a changé. Dans les cercles républicains, Elon Musk est de plus en plus perçu comme un poids politique difficile à gérer. Son imprévisibilité dérange, et ses récentes prises de position agacent. La tension a culminé le 1er avril, lorsque le milliardaire, après avoir massivement soutenu financièrement un candidat à un poste de juge à la Cour suprême du Wisconsin, a vu ce dernier échouer. Une gifle politique qui a provoqué des critiques particulièrement virulentes, même chez ses alliés.

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