Le parquet polonais a confirmé à l'AFP avoir reçu, dans le cadre de l'enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream fin septembre 2022, un mandat d'arrêt émis par l'Allemagne. Celui-ci vise un Ukrainien établi en Pologne mais ayant désormais quitté le pays. Réagissant à des informations parues dans des médias allemands, le parquet a confirmé que les autorités allemandes avaient émis en juin un mandat d'arrêt européen contre un homme.
Une porte-parole du bureau du procureur général polonais a précisé que Berlin n'avait pas inscrit le suspect dans le registre des personnes recherchées, ce qui lui a permis de rentrer en Ukraine début juillet sans être inquiété à la frontière. L'absence d'inscription au registre «signifie que les gardes-frontières polonais n'étaient pas informés et n'avaient aucun motif de détenir le suspect», a indiqué cette porte-parole dans un courriel envoyé à l'AFP.
Des plongeurs ukrainiens impliqués?
Mercredi, des médias allemands ont rapporté que la justice allemande avait lancé un mandat d'arrêt européen contre un Ukrainien soupçonné d'être lié au sabotage en septembre 2022 des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. En vertu des règles de l'entraide judiciaire européenne, les autorités polonaises avaient 60 jours pour réagir à la demande allemande et interpeller le principal suspect, ce qui n'avait pas été fait pour des raisons non explicitées, ont-ils ajouté.
Selon ces médias, la justice allemande soupçonne le suspect d'avoir été impliqué, avec deux autres plongeurs ukrainiens, dans le sabotage du gazoduc. Le trio aurait posé les explosifs depuis un voilier, l'«Andromède», à propos duquel le parquet allemand avait révélé en 2023 avoir ouvert une enquête.
Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d'intervalle sur Nord Stream 1 et 2, conduites reliant la Russie à l'Allemagne et acheminant l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. Les gazoducs n'étaient pas en opération lors des fuites.