Parade sur les Champs-Élysées
Paris joue la montre pour garder la fièvre olympique

Tous les athlètes français qui ont participé aux Jeux Olympiques descendent les Champs-Élysées ce samedi 14 septembre à partir de 16 heures. Rien à faire: Paris et la France veulent garder la fièvre des JO.
Publié: 14.09.2024 à 16:00 heures
1/6
Les Champs-Elysées seront pleins ce samedi 14 septembre: plus de 70 000 personnes vont assister à la parade des athlètes
Photo: keystone-sda.ch
Blick_Richard_Werly.png
Richard WerlyJournaliste Blick
Photo: keystone-sda.ch

C’est fini. Mais non, pas encore… Il reste quelques heures aux Parisiens, et aux télespectateurs français, pour s’en mettre plein la vue et se remplir d’émotions fortes, au nom de l’Olympisme triomphant.

Sacré paradoxe. Il y a deux mois, le risque de Jeux olympiques et paralympiques ratés flottait sur la capitale française, transformée en cage par la multiplication des grilles et des dispositifs de sécurité le long de la Seine et des principaux monuments requis par des compétitions (Invalides, Tour Eiffel, Trocadéro, Concorde, Grand Palais…). Ce soir, samedi 14 septembre à partir de 16 heures, la preuve inverse sera donnée une fois pour toutes. Si rien ne vient gâcher l’ultime fête, avec la parade réussie des quelque 400 athlètes français sur les Champs-Élysées, Paris aura réussi à se hisser parmi les capitales qui ont le plus superbement accueilli les Jeux réinventés en 1896 par Pierre de Coubertin.

Le rite républicain sera respecté. A l’issue de ce défilé devant au moins 70 000 personnes (le nombre de tickets gratuits délivrés), cette parade athlétique emmenée par les héros médaillés d’Or s’achèvera par une cérémonie de remise de médailles: Légion d’honneur (crée par Napoléon 1er) et Ordre national du mérite (crée par le Général de Gaulle).

Emmanuel Macron prononcera un discours dans lequel il devrait proposer d’instituer le 14 septembre comme une journée nationale du sport, à l’image de la Fête de la musique le 21 juin. Cela tiendra-t-il? Voire. Mais qu’importe. C’est l’esprit de fête que beaucoup de Français retiennent de ces Jeux. Et la fraternité représentée par les 45 000 volontaires bénévoles dont une dizaine de milliers ont aussi été conviés à parader ce samedi.

Fiesta parisienne

Fièvre olympique. Fête sportive. Fiesta parisienne. Difficile d’oublier cela dans une capitale qui, par la magie des Jeux et la mobilisation exceptionnelle de plus de 40 000 policiers et militaires, est redevenue une ville bien plus agréable qu’à l’ordinaire. Depuis le 26 juillet, date de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine suivie par plus d’un milliard de télespectateurs, un miracle s’est produit.

Paris est propre. Paris est sûre. Les parisiens sont sympathiques. Une plaisanterie? Non, une réalité. Au point que l’une des grandes gagnantes de cette séquence politico-sportive, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, propose de garder quelque temps les anneaux des JO sur la Tour Eiffel. Tandis que le président de la République, lui, plaide pour conserver le ballon et la vasque qui contenait la flamme pour quelques mois encore dans le jardin des Tuileries.

Une parenthèse enchantée. Le terme a été beaucoup employé à l’issue des Jeux olympiques et paralympiques. Et il est juste. Ce samedi, la parade des athlètes va offrir aux Français ce qui semble tant leur manquer, dans un pays qui attend ces jours-ci un nouveau gouvernement. D’abord le succès international avec de nombreuses médailles (64 pour les JO, dont seize en or et une cinquième place; 75 pour les Jeux paralympiques dont 19 en or et une huitième place). Ensuite une épopée humaine avec des champions charismatiques tels que Léon Marchand (Natation), Teddy Riner (Judo) Pauline Ferrand-Prévot (VTT) ou Frédéric Villeroux, le capitaine de l’équipe championne paralympique de cécifoot. Enfin un bilan: tous ceux qui doutaient de la capacité de la France de 2024 à accueillir ces Jeux ont été démentis.

Fébrilité politique

L’ultime parade de ce samedi est donc comme le baromètre que l’on refuse de voir revenir à un temps plus maussade. Il y aura de la joie, de la fierté, de la musique, en espérant qu’aucun incident ne vienne la gâcher. Ironie et clin d’œil à la fois: c’est un ex-président du comité d’organisation des JO, le Premier ministre Michel Barnier, 73 ans, qui a désormais en charge le pays. Il devrait annoncer ses ministres la semaine prochaine.

Barnier avait brillé en 1992, comme patron des JO d’hiver d’Albertville avec l’ex champion de ski Jean-Claude Killy. Son successeur de 2024 est Tony Estanguet. L’ancien champion de Canoë incarne aujourd’hui la réussite de l’outsider, et la preuve que la confiance paie. On parle déjà de lui comme membre du gouvernement. Mais la fébrilité politique est bien moins attrayante que la fièvre olympique.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la