Drôle d'affaire à Paris
Un flic ripou et un ex-roi du porno impliqués dans un trafic de drogue en prison?

À la prison de la Santé à Paris, un roi du porno amateur et un ex-policier de la brigade des stupéfiants se retrouvent mêlés à un trafic de cannabis. Des tensions et accusations croisées agitent le milieu carcéral, entre calomnies et favoritisme.
Publié: 17.05.2024 à 08:52 heures
Une affaire de trafic de drogue agite la prison de la Santé à Paris. Un ex-roi du porno et un flic ripou sont au cœur de l'histoire.
Photo: DUKAS

La confrontation est insolite, mais bien réelle. L'ancien roi du porno amateur et producteur de «French Bukkake» «Pascal OP», et un flic ripou de la brigade des stup', surnommé «Chaq», se retrouvent mêlés à une affaire de trafic de cannabis dans le quartier VIP de la prison de la Santé à Paris.

Selon les informations du «Parisien», le premier, incarcéré pour des affaires de mœurs graves – «viols en réunion», «traite d'êtres humains», «proxénétisme aggravé» –, a été surpris en train de transmettre un gramme de cannabis à un codétenu. L'incident prend une tournure tout à fait inattendue lorsque «Pascal OP» dénonce le «Chaq», figure jadis respectée de la lutte antidrogue, comme l'instigateur de ce trafic miniature.

Persuadé d'avoir été piégé

Le récit de l'ancien producteur de «French Bukkake» récolté par «le Parisien», dépeint la scène. Mis sous pression par un prisonnier, il a été contraint de remettre «un petit paquet pour une cellule en particulier». Il ajoute: «A partir du moment où j'ai récupéré le paquet, j'étais obligé de le donner pour éviter des problèmes», précise-t-il au journal français. Il est persuadé d'avoir été piégé.

Ce témoignage alimente le mystère autour de l'incident. Le détenu en question ne serait autre que le «Chaq». Il se retrouve dans le collimateur d'une enquête, accusé d'avoir relancé ses activités illicites derrière les barreaux. Il était tombé en 2022 avec un collègue pour avoir échangé six kilos de coke sous scellés par du plâtre ou du bicarbonate. Dans l'affaire actuelle, il réfute toute implication, insistant sur son innocence.

Favoritisme ou calomnie?

Des tensions régulières entre les deux intéressés soulèvent des questions quant à la crédibilité des accusations. D'un côté, comme de l'autre. Mais la direction de la Santé n'a pas tergiversé et a tranché en faveur du «Chaq», ne poursuivant que l'ancien producteur de «French Bukakke».

Les avocates de «Pascal OP», Me Lucie Mongne et Me Aurore Pécourt, ont mis en lumière des failles dans la procédure, lui évitant une sanction. Elles pointent du doigt un traitement de faveur envers l'ancien policier, soulevant des soupçons de favoritisme au sein de l'institution. «Le Parisien» n'a toutefois pas pu obtenir de commentaires de la part de l'avocat du «Chaq», Me Pierre Dunac. 

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