Le drapeau rouge à croix blanche flotte sur Paris! Il flotte juste à côté des Invalides et de la Seine, dans l’enceinte de l’ambassade helvétique qui accueillera, tout au long des Jeux olympiques et paralympiques, une «Maison Suisse» ouverte au public. Les explications de l’Ambassadeur Alexandre Edelmann, responsable de Présence Suisse, opérateur de cette installation que visitera, ce vendredi 26 juillet, la présidente de la Confédération Viola Amherd.
Alexandre Edelmann, une «Maison Suisse» à Paris, c’est une surprise?
Pas du tout. Au contraire. Nous avons l’habitude. Depuis 2004, Présence Suisse organise les maisons suisses pendant les Jeux Olympiques et paralympiques. Nous avions fait une pause à Beijing et Tokyo. Mais c’est dans notre ADN. Nos maisons sont publiques. Le Conseil fédéral valide et nous assigne des objectifs. Notre mission est bien sûr d’avoir, par ces installations, une influence positive sur l’image de la suisse pour favoriser des décisions favorables. C’est une action diplomatique, économique et culturelle. Ces maisons sont des outils. On essaie d’y présenter une Suisse ouverte, innovante et diverse.
Une «Maison» comme celle-ci, ça marche comment?
C’est un espace public ouvert à tous, avec des espaces réservés. Une loge pour les athlètes. Des salons VIP. Nous y accueillerons beaucoup de conférences de presse de Swiss Olympic. Les sportifs viendront y rencontrer les journalistes avant les compétitions, et y faire la fête après, avec leurs médailles. On célébrera l’équipe de Suisse, au sens large.
Pourquoi l’avoir installé dans l’ambassade?
A chaque fois qu’on décide d’aller quelque part, on regarde. Pour l’Eurofoot de 2016, en France, nous avions installé notre «maison suisse» au Wanderlust, un lieu musical et festif sur la rive droite de la Seine. Cette fois, le choix de l’ambassade s’est vite imposé. Elle est située en plein centre de Paris, proche des Invalides et de la Seine. C’est un site extraordinaire et chargé d’histoire. La Suisse a la chance de posséder ce joyau. Il était logique de l’utiliser au mieux. C’est ce que nous avons fait avec l’inventivité du studio d’architectes Zurichois qui a conçu cette maison suisse, toute en échafaudages. Elle sera ouverte tous les jours, durant les Jeux, entre 11 heures et 23 heures.
Une maison préfabriquée en échafaudages, sérieux?
Regardez autour de vous ici, dans ce jardin de l’ambassade qui nous accueille. Regardez la porte d’entrée. Nous avions une contrainte. La porte principale de la Chancellerie fait 1,07 mètres de large. Il fallait que tous les matériaux entrent par là. Les échafaudages permettaient cette acrobatie architecturale. Mais la maison suisse est solide. Et le contraste entre le bâtiment historique du 18e siècle et notre structure mérite le détour!
Une maison suisse, c’est un salon d’accueil pour invités, point?
Vous rigolez. Une maison comme celle-ci doit, pour fonctionner, rendre hommage à la créativité suisse. Elle doit avoir une identité visuelle. Elle doit marquer les esprits. C’est ce que nous avons fait, avec le soutien de la Confédération, des trois cantons frontaliers (Vaud, Genève et Bâle) et de partenaires privés comme Omega. Nous avons une installation vidéo de l’ECAL de Lausanne, des œuvres de jeunes artistes genevois, toute une programmation culturelle qui s’achèvera, le 8 septembre, avec un concert de l’orchestre de chambre de Genève. Ce sera la fête. Une fête suisse!
Avec quels moments forts?
La présidente de la Confédération, Viola Amherd, sera présente à la Maison Suisse ce 26 juillet, avant de rejoindre la cérémonie d’ouverture. Nous accueillerons une réception de Lausanne, ville olympique. Nous aurons un superbe 1er août, jour de fête nationale. Nous allons avoir une soirée consacrée au stand-up, avec de jeunes humoristes suisses. Les artistes de toutes les régions linguistiques du pays vont passer ici.
Et on fera vraiment la fête?
Vos collègues de Blick, version alémanique, nous ont reproché de ne pas avoir de fondue au restaurant! Ok, mais nous sommes en plein été et nous avons plein d’autres choses, à commencer par du vin et du fromage suisse en abondance. Alors imaginez: pour découvrir la Suisse pendant les Jeux, rien de tel qu’un passage dans notre maison.
Quel montant pour la facture finale?
Quatre millions d’euros, acquittés aux deux tiers par la Confédération, et pour un tiers par les cantons et les partenaires privés. Croyez-moi, c’est un investissement dont le pays va profiter. La France est l’un des principaux partenaires de la Suisse. Les Romands connaissent souvent la France par cœur. Les Suisses aiment Paris. Alors, on la fait ensemble, cette fête olympique?