La chaîne CNews a présenté «ses excuses» lundi, par la voix de sa présentatrice Laurence Ferrari, pour avoir diffusé la veille une infographie assimilant l'interruption volontaire de grossesse à «la première cause de mortalité dans le monde», ce qui a suscité un tollé.
«La chaîne Cnews présente ses excuses à ses téléspectateurs pour cette erreur qui n'aurait pas dû se produire» et «auprès de toutes les femmes», a déclaré Laurence Ferrari au début de son émission Punchline.
Dimanche, dans l'émission «En quête d'esprit», un talk-show religieux, «une infographie présentant un comparatif entre les causes de la mortalité générale dans le monde et le nombre d'IVG dans le monde a été diffusé», a rappelé la journaliste.
Des données incomparables
«Ce sont des données incomparables, il est absolument impossible de comparer ces chiffres et de les mettre en miroir de ceux de la mortalité liés au cancer ou au tabac», a-t-elle insisté.
Il s'agit «d'un droit garanti par la loi, il ne s'agit pour quiconque de le remettre en cause», a-t-elle ajouté, espérant à titre personnel «que ce droit acquis de haute lutte par nos mères, par nos ainées, sera inscrit dans la Constitution», à deux jours de la reprise des débats sur le sujet au Sénat.
Sur le réseau social X également, CNews a indiqué «regrette(r) la diffusion» de cette infographie «et présent(er) ses excuses à toutes les personnes» qu'elle «aurait pu heurter».
«Ces propos sont indignes»
Abondamment critiquée sur les réseaux sociaux, l'infographie mise en cause a fait l'objet de nombreuses saisines de l'Arcom, confirmées par le régulateur des médias à l'AFP.
«Ces propos sont indignes. Plus que jamais, l'inscription de l'IVG dans la Constitution engagée par Emmanuel Macron est une avancée essentielle», a réagi Frédéric Valletoux, le ministre délégué en charge de la Santé. «L'avortement est une liberté», a-t-il ajouté. «CNews toujours plus loin dans l'abject», a notamment dénoncé Mathilde Panot, la cheffe des députés insoumis, à l'origine d'une saisine, sur X.
(AFP)