Après six semaines de grossesse
La Caroline du Sud va limiter drastiquement l'avortement

La Caroline du Sud a voté mardi l'interdiction de l'avortement après six semaines de grossesse, limitant drastiquement son accès. Ce malgré une bataille politique contre ce texte menée par les cinq seules femmes du sénat local, dont des républicaines.
Publié: 24.05.2023 à 07:02 heures
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Dernière mise à jour: 24.05.2023 à 07:04 heures
La sénatrice Penry Gustafson (ci-dessus) fait partie des trois républicaines qui n'ont pas hésité à braver les consignes de leur parti pour s'opposer au texte.
Photo: Jeffrey Collins

Les républicains avaient essayé à plusieurs reprises de faire passer cette loi à la chambre haute de cet Etat américain du sud-est, composée majoritairement d'hommes. Ils se sont heurtés à l'opposition obstinée des cinq sénatrices. Trois d'entre elles, républicaines, n'avaient pas hésité à braver les consignes de leur parti.

Durant les débats, la républicaine Sandy Senn avait ainsi accusé ses collègues masculins de «gifler symboliquement les femmes en soulevant encore et encore la question de l'avortement». Mais les sénateurs opposés à l'IVG ont finalement réuni assez de voix pour voter cette mesure.

Elle aura d'importantes conséquences sur l'accès à l'avortement car, à six semaines de grossesse, de nombreuses femmes ne savent pas encore qu'elles sont enceintes. Avant de devenir une loi, il doit être signé par le gouverneur républicain Henry McMaster. Mais ce dernier n'a pas fait mystère de ses intentions. «J'ai hâte de signer ce texte pour en faire une loi aussi vite que possible», s'est-il réjoui sur Twitter, jugeant que son Etat protégerait ainsi «davantage de vies innocentes».

La Cour suprême des Etats-Unis a annulé la protection constitutionnelle du droit à l'avortement en juin dernier, laissant les Etats libres de légiférer à ce sujet. Depuis, une quinzaine l'ont interdit sur leur sol.

La Caroline du Sud, entourée par plusieurs Etats ayant proscrit l'IVG, était devenue un refuge pour les femmes souhaitant avorter. Si bien que les élus républicains locaux en ont fait un argument pour défendre son interdiction.

L'Etat est «devenu la capitale de l'avortement dans le sud-est», avait par exemple regretté le sénateur Shane Massey. Pour les mêmes raisons, le vote a été unanimement condamné par les associations défendant le droit à l'IVG.

«Il s'agit d'une décision dévastatrice pour les habitants de Caroline du Sud, et pour toute une région où l'accès à l'avortement pour les patientes ne cesse de diminuer», a dénoncé Alexis McGill Johnson, présidente de la puissante organisation de planning familial Planned Parenthood. Elle a toutefois assuré que les hommes politiques «n'auraient pas le dernier mot», promettant d'engager des poursuites judiciaires.

(ATS)

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