Malgré les appels du pape
L'auteur d'un triple meurtre exécuté dans le Missouri

Malgré les appels à la clémence formulés par le pape François, l'Etat américain du Missouri a procédé mardi à l'exécution de l'auteur d'un triple meurtre. Selon ses défenseurs, l'homme a d'importantes déficiences intellectuelles.
Publié: 06.10.2021 à 17:26 heures
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Dernière mise à jour: 06.10.2021 à 18:12 heures
Le condamné a reçu une injection létale au centre pénitentiaire de Bonne Terre (archives).
Photo: Kiichiro Sato

La mort de l'Afro-Américain de 61 ans a été constatée à 18h11 dans la prison de Bonne Terre, ont annoncé les services pénitenciers du Missouri peu après sa mort. En 1994, il avait tué de manière violente trois employés d'une station-service lors d'un cambriolage.

Après sa condamnation à la peine capitale, ses avocats avaient multiplié les recours, en s'appuyant sur une décision de la cour suprême, qui a jugé contraire à la constitution d'exécuter des personnes souffrant de handicap mental.

Selon eux, il existait de multiples «preuves» de son retard intellectuel: à sa naissance, il souffrait du syndrome d'alcoolisme foetal, sa mère ayant bu lors de la grossesse; au cours de sa vie, les tests de quotient intellectuel ont toujours été très bas (avec une moyenne de 67); à 15 ans, il ne pouvait pas tracer une ligne droite avec une règle. Mais les tribunaux du Missouri ont rejeté leurs arguments.

Le gouverneur refuse d'accorder sa grâce

S'appuyant sur leurs conclusions, le gouverneur républicain Mike Parson a refusé lundi d'accorder sa grâce au condamné, comme le demandaient plus de 23'000 personnes, dont un de ses prédécesseurs et deux élus du congrès des Etats-Unis. Le souverain pontife avait lui-même, via son représentant aux Etats-Unis, tenté de convaincre le gouverneur de «suspendre» l'exécution.

Après l'échec de la demande de clémence, seule la cour suprême, saisie en urgence lundi, pouvait accorder in extremis un sursis au condamné, mais elle a refusé de se saisir de ce dossier.

En 2015, elle l'avait épargné à la dernière minute, parce qu'il était affecté d'une tumeur au cerveau et que l'injection létale risquait de lui causer des souffrances «inhumaines», interdites par la constitution.

(ATS)

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