Cette tragique histoire a déjà fait couler beaucoup d’encre en Grande-Bretagne. Archie Battersbee, 12 ans, est maintenu dans le coma au sein d’un hôpital londonien depuis avril. Le petit garçon est sous assistance respiratoire, mais les médecins l’ont déclaré en mort cérébrale. La justice britannique avait autorisé à la mi-juillet l’hôpital de mettre fin aux soins qui le maintiennent en vie. Les parents du jeune garçon, épaulés par une organisation chrétienne, ont depuis multiplié les recours de dernière minute pour que leur fils continue de survivre.
C’était au tour de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de se pencher sur cette affaire mercredi. Elle a fait savoir dans la soirée que le président de la CEDH avait décidé de ne pas émettre l’ordonnance provisoire demandée par les parents.
Le jeune garçon aurait perdu connaissance après avoir participé au blackout challenge sur l’application TikTok, déplore Hollie Dance, sa mère. Cette compétition populaire sur les réseaux sociaux encourage les utilisateurs à se filmer pendant qu’ils retiennent leur respiration jusqu’à l'évanouissement, et a déjà été signalée comme dangereuse après plus de 80 décès. «Lors de ce challenge, le cerveau subit un manque sévère d’oxygène, comme lorsqu’une personne se noie, s’étouffe ou fait un arrêt cardiaque», explique le docteur Nick Flynn à l'«Irish Examiner».
Des mesures ne feraient que «prolonger l’agonie»
Dans leur combat pour la vie de leur fils, Hollie Dance et Paul Battersbee, le père d’Archie, ont vu toutes leurs demandes refusées. La Cour suprême – le plus haut tribunal britannique – a rejeté mardi une requête par laquelle les parents voulaient obtenir la poursuite des mesures de maintien en vie. Les juges de la Cour suprême ont expliqué qu’en l’absence de perspectives de guérison réelle, les mesures de maintien en vie ne faisaient que «prolonger l’agonie».
Malgré ces rejets, les parents ne veulent pas accepter l’arrêt des machines médicales. Quelques heures avant l’interruption des appareils prévue initialement mercredi, les avocats de la famille avaient déposé une requête auprès de la CEDH à Strasbourg, comme l’avait annoncé l’agence de presse britannique PA. «Nous espérons et prions pour une décision positive de la Cour, a déclaré la mère d’Archie. Nous n’abandonnerons pas Archie, jusqu’à la fin.»
Soins retirés trop tôt par manque de fonds
Cette affaire rappelle des situations similaires concernant des enfants maintenus dans le coma en Grande-Bretagne. Le service de santé britannique, soumis à une forte pression financière, a tendance à retirer les mesures de maintien en vie beaucoup plus tôt que dans d’autres pays.
De plus, les souhaits des parents et des proches ne sont pas pris en compte. Ce qui est dans l’intérêt du patient est souvent décidé par des juges sur recommandation de médecins.
(Adaptation par Lliana Doudot, avec ATS)