Un juge doit prononcer vendredi à Washington la peine contre cet homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux Etats-Unis. Les parties lui ont adressé leurs arguments en amont de l'audience.
Dans leur mémo, les procureurs ont épinglé «la défiance, la mauvaise foi et le mépris» manifesté par Steve Bannon dès son assignation par la commission de la Chambre des représentants qui enquête sur l'attaque du 6 janvier 2021.
Pour avoir conservé cette attitude jusqu'au bout, «il devrait être condamné à 6 mois de prison - le maximum du barème des peines - et à une amende de 200'000 dollars», ajoutent-ils dans un document joint à la procédure.
Artisan de la victoire de Trump en 2016
Son dossier «porte sur des questions plus larges, importantes pour tous les Américains», ont rétorqué ses avocats, en demandant une peine de liberté conditionnelle suspendue au résultat de son procès en appel. Si cette option n'est pas retenue, «M. Bannon demande à purger sa peine à domicile», ajoutent-ils.
Steve Bannon est considéré comme l'un des artisans de la victoire de Donald Trump de 2016. Même après avoir été écarté de la Maison Blanche en août 2017, il était resté proche du président et avait échangé avec lui la veille de l'attaque contre le siège du Congrès.
Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump dans ce coup de force avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents.
Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes, ce qui lui avait valu d'être inculpé d'«entrave» au travail du Congrès.
Pas de témoins ou de prise de parole
Lors de son procès devant un tribunal fédéral de Washington en juillet, il n'a produit aucun témoin et n'a pas pris la parole. Les jurés l'ont déclaré coupable après moins de trois heures de délibérations.
Il est par ailleurs poursuivi pour fraude par la justice new-yorkaise dans le cadre d'une enquête sur une collecte de fonds pour construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, l'une des principales promesses de campagne de Donald Trump.
(ATS)