Toute l'Allemagne est encore sous le choc de cette terrible attaque: ce vendredi 31 mai, un homme a poignardé plusieurs personnes lors d'une manifestation du mouvement d'extrême droite Pax Europa (BPE) à Mannheim. L'une des victimes est Michael Stürzenberger, critique de l'islam et membre du comité directeur de Pax Europa.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient plusieurs personnes à terre sur la place du marché de Mannheim. Des policiers se sont immédiatement précipités pour maîtriser l'agresseur. L'un d'eux a été blessé par ce dernier.
Le soir suivant l'attaque, une vidéo troublante d'un Imam a fait le tour de Tiktok. L'islamiste s'y félicite de l'attaque au couteau, comme le rapporte le «Bild». «Enfin une bonne nouvelle», aurait-il affirmé à propos de l'attaque contre Michael Stürzenberger. Il a qualifié l'agresseur d'«ami» et de «modèle». Il a par ailleurs promis de lui envoyer de l'argent. L'homme a également menacé que cela arriverait à quiconque «critiquerait l'islam». Il aurait ensuite fait tomber à plusieurs reprises un couteau imaginaire.
La ministre fédérale de l'Intérieur, Nancy Faeser, a fermement condamné la vidéo auprès du «Bild». «Glorifier cette attaque au couteau est répugnant et inhumain. Celui qui a fait cela doit être poursuivi avec toute la rigueur du droit pénal. Nos autorités chargées de la sécurité mènent une enquête conséquente», a-t-elle déclaré. Le vice-président du Bundestag, Wolfgang Kubicki, s'est, lui aussi, montré horrifié auprès du journal allemand: «La haine qui se déchaîne après ce terrible attentat est répugnante et révoltante.» D'autres politiques ont également exigé des conséquences et une action plus dure contre les islamistes. L'Office fédéral de la police criminelle enquête sur l'homme de la vidéo de TikTok. Des cyberspécialistes ont également été rassemblés.
Trois personnes touchées, une victime dans le coma
Des personnes présentes avaient tenté d'arrêter l'auteur du coup de couteau, sans succès. Les agents ont dû recourir à une arme à feu pour mettre l'agresseur hors d'état de nuire. Un mandat d'arrêt a été émis contre l'homme. Il est accusé de tentative de meurtre, comme l'ont annoncé samedi le parquet de Karlsruhe et l'office criminel du Land de Bade-Wurtemberg. L'auteur présumé vit en Allemagne depuis 2014. Il est marié et père de deux enfants. L'appartement de l'homme né en Afghanistan et domicilié dans la région de Hesse a été perquisitionné.
Stefanie Kizina, trésorière du BPE, a expliqué à «Bild» que Michael Stürzenberger avait dû être opéré d'urgence. Il aurait été touché à la jambe et au visage. Sa vie ne serait pas en danger. Au total, trois personnes ont été blessées, dont l'agent de police agressé «considérablement», selon les termes de la police. Selon l'agence de presse allemande, le fonctionnaire est en danger de mort. Samedi matin, un porte-parole de l'office régional de la police judiciaire a déclaré que le policier blessé était toujours «en grand danger de mort». L'agent aurait été placé dans un coma artificiel.
«La critique de la religion doit être autorisée»
Stefanie Kizina a déclaré à propos de l'attaque: «Ce n'était pas une attaque, mais un acte terroriste. L'attaque a eu lieu avant même le début de la manifestation, cela a dû être planifié de longue date. La critique de la religion doit être autorisée, c'est un élément clé des Lumières européennes!»
Le mouvement Pax Europa est une association d'extrême droite qui, selon ses propres dires, «s'engage à préserver la culture judéo-chrétienne en Allemagne et en Europe et à maintenir l'ordre fondamental, libéral et démocratique».
Plus tard dans l'après-midi, la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a déclaré que l'enquête permettrait d'éclaircir le contexte de l'acte, notamment le passé et les motivations de l'auteur. «Si l'enquête révèle un motif islamiste, ce serait une nouvelle confirmation du grand danger que représentent les actes de violence islamistes, contre lequel nous avons mis en garde.» «Nous ne pouvons encore rien dire sur la motivation de l'auteur», a complété plus tard le ministre de l'Intérieur du Bade-Wurtemberg, Thomas Strobl. La protection de l'État a entre-temps pris en charge l'enquête.
L'agresseur ne s'était jamais fait remarquer
Comme le rapporte le «Spiegel», les enquêteurs partent, selon les premières informations, d'un motif islamiste pour l'attaque au couteau. Mais cela n'est pas encore certain. L'agresseur, vivant à environ 40 kilomètres de Mannheim, ne s'était jusqu'ici pas fait remarquer comme extrémiste.
Le maire de Mannheim, Christian Specht, a qualifié l'attaque au couteau sur la place du marché de Mannheim d'attaque terroriste. «Au nom de la ville de Mannheim et de la société urbaine de Mannheim, je condamne avec la plus grande fermeté cette attaque terroriste ignoble et brutale dans le cadre d'une manifestation critique envers l'islam», a déclaré vendredi le politicien.
