Chaos après la loi martiale en Corée du Sud
Un ex-ministre tente de se suicider, alors que le bureau présidentiel est perquisitionné

L'ex-ministre de la Défense sud-coréen Kim Yong-hyun a tenté de se suicider en détention. Il avait été arrêté peu après l'abrogation de l'éphémère loi martiale, promulguée dans la nuit 3 au 4 décembre par le président Yoon Suk Yeol.
Publié: 11.12.2024 à 04:34 heures
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Dernière mise à jour: 11.12.2024 à 06:51 heures
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L'ex-ministre de la Défense sud-coréen Kim Yong Hyun a essayé de se suicider en détention, a affirmé l'agence Yonhap mercredi.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'ex-ministre de la Défense sud-coréen Kim Yong Hyun, en poste pendant l'éphémère loi martiale d'il y a une semaine en Corée du Sud, a essayé de se suicider en détention, a affirmé l'agence Yonhap mercredi. Selon l'agence, Kim Yong Hyun a commis cette tentative de suicide peu avant d'être formellement arrêté pour son rôle dans la loi martiale en vigueur brièvement dans la nuit du 3 au 4 décembre. Il avait démissionné jeudi au lendemain de l'abrogation de la loi.

«L'ancien ministre de la Défense Kim Yong-hyun a fait une tentative de suicide au centre de détention de Dongbu, à Séoul» a dit le commissaire-général Shin Yong-hae, lors d'une audition parlementaire. «Il a été confirmé que Kim Yong-hyun a essayé de se pendre», a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué transmis à l'AFP, assurant que son état de santé actuel était bon.

Accusé d'avoir joué un rôle «crucial lors d'une rébellion» et commis un «abus de pouvoir pour entraver l'exercice de droits», Kim Yong-hyun était déjà en détention depuis dimanche mais un mandat était nécessaire pour la prolonger. Il est actuellement sous protection et en bonne santé, selon Yong-hae Shin.

Perquisitions au bureau présidentiel

De son côté, la police a indiqué mercredi avoir perquisitionné le bureau présidentiel après la tentative manquée du président Yoon d'imposer la loi martiale en Corée du Sud il y a une semaine. «L'Equipe spéciale d'enquête a mené une perquisition au bureau présidentiel, à l'Agence de la police nationale, à l'Agence de la police métropolitaine de Séoul et au Service de sécurité de l'Assemblée nationale», a déclaré cette unité policière dans un message envoyé à l'AFP.

Cho Ji-ho, le commissaire-général de l'Agence de la police nationale, ainsi que le chef de l'Agence de la police métropolitaine de Séoul, Kim Bong-sik, ont aussi été arrêtés tôt mercredi, selon la police. En matinée, les médias d'Etat nord-coréens ont réagi pour la première fois. L'acte «choquant de la marionnette Yoon Suk Yeol, qui fait face à une destitution et à une crise de gouvernance, déclarant soudainement un décret de loi martiale et brandissant sans hésitation les armes à feu et les couteaux de sa dictature fasciste, a semé le chaos dans toute la Corée du Sud», ont-ils écrit.

Des hélicoptères et des soldats avaient été déployés au Parlement pour empêcher les députés de s'y réunir et de voter la levée de son décret. Mais 190 d'entre eux étaient parvenus à entrer et à adopter à l'unanimité la fin de cet état d'exception.

Des accusations graves

L'ex-ministre de la Défense Kim Yong-hyun a été accusé par des parlementaires de l'opposition d'avoir ordonné d'envoyer des drones à Pyongyang, dans une tentative apparente de créer un casus belli avec le Nord, qui aurait servi de prétexte pour proclamer la loi martiale. Ces députés l'ont aussi accusé d'avoir appelé à frapper des sites de lancements de ballons de déchets nord-coréens, qui ont volé par milliers vers le Sud à partir de mai.

Mardi, un groupe de travail du Parti du pouvoir au peuple (PPP) du président Yoon a proposé une feuille de route sur le retrait du président. Elle envisage la démission de Yoon Suk Yeol en février ou en mars, avec une nouvelle élection présidentielle en avril ou en mai. La proposition n'a pas encore été acceptée par la totalité du PPP.

Même si elle l'était, il est improbable que l'opposition renonce à une nouvelle motion de destitution. Celle-ci n'aurait besoin que de huit défections dans le parti présidentiel pour pouvoir passer. Lors de la première tentative le 7 décembre, seuls deux élus du PPP avaient voté en faveur. Mais mardi, deux autres ont dit qu'ils feraient de même.

Plusieurs arrestations

Les autorités sud-coréennes ont ordonné mercredi l'arrestation de deux hauts responsables de la police, au lendemain de l'interdiction imposée au président Yoon, sanctionné après avoir proclamé une éphémère loi martiale, de quitter le pays. Le commissaire-général de l'Agence de la police nationale Cho Ji-ho ainsi que Kim Bong-Sik, chef de la Seoul Metropolitan Police Agency, se sont d'abord vu interdire de quitter le pays, puis ont été interpellés, a indiqué l'agence Yonhap. Ils peuvent être interrogés pendant 48 heures avant d'être formellement arrêtés.

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