Tom Hand vivait avec sa fille de 8 ans Emily dans le kibboutz Be'eri. Il l'a élevée seul après le décès de sa femme, emportée par un cancer quelques années auparavant.
L'homme raconte à CNN qu'Emily était une fillette drôle et éveillée, qui aimait danser et chanter. Dans le kibboutz, tous les habitants sont étroitement liés: on mange ensemble, on partage les revenus et on vit d'une caisse unique. La veille de l'attaque du Hamas, Emily se rend chez une amie et y passe la nuit. «Elles ont passé la soirée entre filles», raconte le papa à CNN.
«Il était déjà trop tard»
Lorsque les sirènes retentissent à 6h30 samedi, Tom Hand n'est pas particulièrement inquiet: une alarme dans un kibboutz n'est pas inhabituelle. Mais lorsqu'il entend les coups de feu, il comprend que quelque chose ne va pas. «Si j'avais su... J'aurais peut-être pu courir, aller la chercher, aller chercher son amie, aller chercher sa mère, la ramener chez moi. Mais quand j'ai compris ce qui se passait, il était déjà trop tard», dit-il.
Les terroristes prennent d'assaut le kibboutz. L'homme doit se barricader dans sa maison. Pourtant, il ne pense qu'à une chose: sa fille. «Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Emily. Elle a déjà perdu sa mère, je ne pouvais pas risquer qu'elle perde aussi son père», raconte le papa endeuillé.
Deux jours d'angoisse
Lorsqu'il est finalement libéré, il devra attendre pendant deux jours pour avoir enfin des nouvelles sur le sort de sa fille. Lors d'une interview avec CNN, le papa de la fillette de 8 ans fond en larmes en racontant le moment où il a appris que le corps de sa fille avait été retrouvé.
Il dit pourtant été soulagé d'apprendre qu'elle n'avait pas été enlevée. Deux personnes le lui auraient annoncé avec douceur. Et il aurait souri. «Elle est morte. Au moins, je sais qu'elle n'est pas seule, séquestrée à Gaza dans une pièce sombre avec Dieu sait combien de personnes bousculées, terrifiée chaque minute de chaque jour pour les années à venir. Sa mort est une bénédiction», confie-t-il à CNN.
De toutes les issues possibles, la mort semblait être la moins douloureuse. Le père se désole: «Je suis là, dans ce monde de fous, à espérer que ma fille soit morte. Parce ce qu'ils font aux gens là-bas, c'est bien pire que la mort.»