Alors que le cours du bitcoin a pris l'ascenseur à mesure que Donald Trump progressait durant la nuit des élections, la principale crypto-monnaie a finalement atteint un nouveau record en début de matinée (heure suisse). Les cryptos ne sont toutefois pas les seules à profiter du retour de Trump à la Maison-Blanche.
Selon la plupart des analystes, une deuxième présidence Trump devrait également être positive pour les actions, comme l'a rapporté «Reuters». En effet, les investisseurs misent sur le fait que Trump tiendra sa promesse de campagne, en réduisant les impôts et la réglementation.
Trump a cependant annoncé qu'il augmenterait massivement les droits de douane, notamment contre la Chine, et qu'il supprimerait les subventions pour les véhicules électriques et les installations solaires. Des mesures qui, si elles se concrétisaient, nuiraient à certaines entreprises et au cours de leurs actions.
«Un environnement plus favorable aux entrepreneurs»
Malgré tout, l'optimisme reste de mise, tandis qu'on aime à rappeler le boom de la bourse durant le premier mandat de Trump. «Les plus grands gagnants seront les secteurs et les branches qui saluent un environnement réglementaire plus favorable aux entreprises», écrit la société d'investissement Franklin Templeton Institute.
Mais de quelles actions s'agit-il exactement? Et qu'en est-il des autres placements comme l'or et le dollar?
Moins de réglementation pour les banques et les entreprises pétrolières
Des banques comme JP Morgan Chase, Bank of America et Wells Fargo pourraient compter sur plus d'investissements nationaux, moins de réglementation et des réductions d'impôts sous Trump. Du côté de Goldman Sachs et Morgan Stanley, particulièrement actives dans le domaine des acquisitions et des fusions, des réglementations antitrust moins strictes seraient elles aussi accueillies avec enthousiasme.
Les actions pétrolières et gazières devraient quant à elles profiter de la promotion de l'industrie nationale des combustibles fossiles, incluant l'augmentation de la production par le biais d'une fracturation hydraulique accrue ainsi que de nouveaux projets d'exportation de gaz naturel, stoppés sous la présidence de Joe Biden. Parmi les entreprises américaines connues dans le secteur, on peut notamment citer Chevron ou encore Exxon Mobil.
Carte blanche pour les entreprises de crypto et de la tech
Selon ses propres dires, Donald Trump veut entrer dans l'histoire en tant que premier «président crypto». Il est ainsi apparu cet été lors d'une conférence du secteur et a promis, s'il parvenait à briguer un deuxième mandat, de limoger de suite Gary Gensler, actuel président de la Securities and Exchange Commission (SEC). Car celui-ci est sceptique à l'égard des cryptomonnaies et tente d'imposer des limites plus strictes au secteur.
Pour les grandes entreprises de la tech à l'instar de Microsoft, Apple et Alphabet, Trump est également synonyme de «good news», alors que l'augmentation des impôts sur les sociétés que souhaitait Kamala Harris appartient désormais au passé. Pour rappel, les trois entreprises ont versé 68 milliards de dollars au fisc rien qu'au cours des douze derniers mois.
Quant au fabricant de voitures électriques Tesla, il a déjà un pied à la Maison-Blanche grâce à son patron Elon Musk, l'un des plus farouches soutiens de Trump, à qui le nouveau président a promis un poste de conseiller au sein du gouvernement.
Trump-Media et les exploitants de prisons au plus haut
Depuis son entrée en bourse au printemps, l'entreprise médiatique Trump Media & Technology est devenue un indicateur de la campagne électorale de Trump. Aujourd'hui encore, l'entreprise progresse nettement. Toutefois, la plateforme de réseaux sociaux Truth Social, le projet le plus important de l'entreprise, n'est guère utilisée en dehors du cercle des partisans de Trump et accuse un chiffre d'affaires médiocre.
Les actions d'exploitants de prisons comme le Geo Group sont quant à elles des plus prometteuses lorsque l'on connait la détermination Trump à sévir contre la criminalité et l'immigration illégale. Deux mesures phares qui pourraient bien faire s'envoler la demande de centres de détention.
Incertitudes sur le dollar et l'or
A mesure que la victoire de Trump commençait à se dessiner, le dollar s'est massivement apprécié par rapport aux autres grandes devises. En parallèle, les marchés s'attendent à davantage d'inflation et à un taux directeur plus élevé aux États-Unis sous Trump.
Cependant, pour promouvoir les exportations américaines et créer des emplois, Trump préfère des taux d'intérêt plus bas et donc un dollar plus faible, raison pour laquelle on ignore encore l'impact de ce second mandat sur la monnaie de référence internationale.
Dès lors, la question décisive réside dans le fait de savoir si la banque centrale américaine (Fed) sera à même de demeurer indépendante sous Trump. Un point également capital pour le prix de l'or, qui a crevé le plafond cette année et a récemment atteint son plus haut niveau historique, principalement en raison de la baisse des taux d'intérêt.