Pendant longtemps, Elon Musk a apporté son soutien aux démocrates: il aurait voté pour Hillary Clinton en 2016 et Joe Biden en 2020. En début d'année encore, l'homme le plus riche du monde refusait de dévoiler qui il soutiendrait à la présidentielle.
La situation a complètement basculé entre-temps. Après la première tentative d'assassinat de Donald Trump en juillet dernier, Elon Musk s'est entièrement rangé derrière l'ex-président. Le patron de Tesla et de SpaceX a injecté des millions de dollars dans la campagne électorale du républicain. Au cours des deux dernières semaines, il a fait le buzz en promettant d'offrir un million de dollars par jour à une des personnes qui auraient signé une pétition de Trump.
Le milliardaire Mark Cuban, qui soutient de son côté les démocrates, a réagi en déclarant que Kamala Harris ne se présentait pas, au fond, contre Donald Trump, mais contre Elon Musk. Mais qu'attend vraiment le multimilliardaire? Quel est le prix de son énorme investissement dans la campagne électorale?
Des impôts plus bas pour les riches et les entreprises
Donald Trump a tenu une promesse de campagne lors de son premier mandat: baisser massivement les impôts des riches et des entreprises. Pour Elon Musk, dont la fortune est actuellement estimée à 260 milliards de dollars, la baisse des impôts est une préoccupation centrale. En 2021, il a déclaré avoir payé 11 milliards de dollars au fisc.
Les nouvelles baisses d'impôts promises par Trump pendant la campagne électorale pourraient profiter non seulement à Elon Musk du point de vue personnel, mais aussi à son entreprise de voitures électriques Tesla. Certes, grâce à diverses astuces, l'entreprise ne paie déjà presque pas d'impôts aux États-Unis. Mais si Kamala Harris est présidente, elle serait plus susceptible de s'attaquer aux échappatoires fiscales que Donald Trump.
Un poste au sein du gouvernement
Trump a promis à Musk le poste de commissaire chargé de veiller à l'efficacité du gouvernement. Dans ce rôle, le milliardaire de la tech pourrait limiter les capacités de l'Etat, à l'instar de son ami Javier Milei. Après son entrée en fonction, le président argentin a réduit de moitié le nombre de ministères et a licencié des dizaines de milliers d'employés du secteur public.
Avec Peter Thiel, avec lequel il a autrefois fondé PayPal avant de se brouiller, Elon Musk pourrait se donner à cœur joie pour exécuter ses tendances libertaires. Peter Thiel est considéré comme le mentor du candidat à la vice-présidence J.D. Vance, et devrait également avoir beaucoup d'influence si Trump parvient à briguer un second mandat.
Un rôle au sein du gouvernement pourrait par ailleurs permettre à Elon Musk de bénéficier d'un avantage fiscal spécial de plusieurs milliards de dollars, comme le rapporte le magazine «Rolling Stone».
Des contrats pour SpaceX
Un poste pour Elon Musk au sein du gouvernement serait extrêmement problématique, car son entreprise spatiale SpaceX vit principalement de commandes gouvernementales. Des entreprises concurrentes, comme Boeing et Blue Origin de Jeff Bezos, en payeraient les frais.
Mais le grand objectif de Musk est la colonisation de Mars. L'entrepreneur pense qu'il serait plus facile d'y parvenir avec moins de réglementations étatiques. «Voter pour Trump, c'est voter pour Mars!», soutient Elon Musk sur X. Il estime qu'il faut lutter contre la surréglementation, faute de quoi les Etats-Unis ne deviendraient jamais «une civilisation multiplanétaire».
Lutter contre le mouvement «woke»
L'un des objectifs personnels d'Elon Musk est de lutter contre «l'idéologie du genre». Dans une interview avec le psychologue Jordan Peterson, le milliardaire a affirmé que sa fille transgenre avait été «tuée» par le «woke mind virus» (le virus de la pensée woke).
Le soutien de Musk aux républicains n'est pas uniquement dû aux avantages financiers qu'il peut en tirer, comme l'a rapporté «Newsweek». La promesse de Trump de revenir sur certaines extensions des droits des personnes trans par l'administration Biden a également dû attirer Musk dans le camp de l'ex-président.