Elon Musk est sans doute le migrant le plus prospère des Etats-Unis. Selon «Forbes», sa fortune est estimée à 221 milliards de dollars. Mais avant de devenir l'homme le plus riche du monde et l'un des plus grands donateurs de Donald Trump, Elon Musk a débuté sa carrière aux Etats-Unis en y travaillant... illégalement, révèle samedi 26 octobre le «Washington Post».
Une situation qui fait un peu tache pour le natif sud-africain qui est connu pour vivement critiquer l'immigration aux Etats-Unis. En pleine campagne présidentielle, il a souvent amplifié sur son réseau social X les propos de Donald Trump qualifiant les «frontières ouvertes» et les migrants sans papiers de destructeurs de l'Amérique. Elon Musk compte 200 millions d'abonnés sur sa plateforme.
Sans visa de travail
Elon Musk a souvent décrit son parcours de migrants de manière romantique: peu d'argent, mais une volonté sans faille de réussir. Ce qu'il omet de dire c'est qu'il n'avait pas le droit de travailler aux Etats-Unis quand il a lancé son entreprise Zip2. Il revendra cette dernière pour 300 millions de dollars en 1999. Cette vente constituera un tremplin pour Elon Musk vers Tesla et les autres entreprises qui ont fait de lui l'homme le plus riche du monde.
Mais revenons en 1995, moment de l'arrivée d'Elon Musk aux Etats-Unis. Il raconte qu'il doit suivre un programme d'études supérieures à l'Université de Standford. Problème, il n'aurait participé à aucun cours. Selon une déposition faite en 2009 par le milliardaire, deux jours après le début du semestre, il aurait appelé le directeur du département pour annoncer qu'il n'assisterait pas aux enseignements. Un choix qu'il aurait fait pour pouvoir se concentrer pleinement sur sa première start-up.
Or, les étudiants étrangers n'ont justement pas le droit d'abandonner leurs études pour créer une entreprise, même quand celle-ci n'est pas directement lucrative. Elon Musk est donc resté aux Etats-Unis sans base légale, alors qu'il aurait dû quitter le territoire.
Elon Musk nie, mais...
Face à ces accusations, le Sud-Africain n'a pas souhaité répondre au «Washington Post». Il a encore affirmé dimanche soir sur X qu'il n'avait pas travaillé de manière illégale aux Etats-Unis. Pourtant, dans un email envoyé aux cofondateurs de Tesla en 2005, Elon Musk avoue qu'il n'avait pas le droit de travailler sur le sol américain au début de sa carrière.
Il détaille dans son message: «En fait, je n’étais pas vraiment intéressé par ce diplôme, mais je n’avais pas d’argent pour un laboratoire et je n’avais pas le droit légal de rester dans le pays, donc cela me semblait être un bon moyen de résoudre ces deux problèmes», raconte-t-il. «Puis Internet est arrivé, ce qui semblait être un pari beaucoup plus sûr.».
Le quotidien américain rappelle qu'à l'époque, l'immigration américaine était moins restrictive avec les étudiants étrangers. Le pays a donné un tour de vis après les attentats du 11 septembre 2001. Il n'en reste pas moins que travailler sans visa reste illégal, Elon Musk ou pas.