A quelques jours de l'élection américaine du 5 novembre, la campagne fait rage et tous les coups sont permis. Elon Musk, l'homme le plus riche du monde et fervent défenseur de Donald Trump, se donne corps et âme à grands coups de millions (120!) et de publications acerbes sur l'administration Biden-Harris. Il utilise même les algorithmes de sa plateforme X pour fortement promouvoir le candidat républicain.
Pourtant, lorsque le milliardaire a racheté Twitter en avril 2022, il se targuait de vouloir instaurer une impartialité sur le réseau social qu'il trouvait trop de gauche. Il avait déclaré: «Pour que Twitter mérite la confiance du public, il doit être politiquement neutre.» Il semble qu'aujourd'hui, Elon Musk a une nouvelle stratégie, bien loin de ses propos de 2022, souligne le «New York times», jeudi 31 octobre.
X, ouvertement pro-Trump
Deux ans plus tard, Twitter, désormais connu sous le nom de X, a bien changé. Les sujets d'actualité qui sont organisés par des algorithmes sont ouvertement politiques et font écho aux avis politiques de son chef, Elon Musk. Le milliardaire facilite la propagation de discours complotistes qu'il relaie lui-même alors qu'il est la personne la plus suivie de X avec plus de 200 millions d'abonnés.
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Sa bataille du moment? Faire élire Donald Trump. Il a investi près de 120 millions de dollars pour soutenir le candidat républicain alors même qu'il critiquait Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, pour son soutien à des départements électoraux déficitaires. En plus, des articles de presse sur Donald Trump qui n'étaient pas au goût d'Elon Musk ont été supprimés du réseau social X.
Et ce n'est pas la première attaque contre la presse de celui qui se dit défendre la «liberté d'expression». L'année dernière, X ralentissait l'accès à des médias comme Reuters ou le «New York Times». Cette stratégie est connue sous le nom de throttling, étranglement en français.
Elon Musk se contredit
Elon Musk n'est pas à une contradiction près sur son rôle dans les élections américaines. Alors qu'en mars le «Times» révélait que Donald Trump avait rencontré le fondateur de Tesla et SpaceX, ce dernier avait démenti. Il avait même déclaré qu'il «ne donnait de l'argent à aucun des candidats à la présidence des Etats-Unis.» Après des recherches, le quotidien britannique a révélé qu'au moment de sa déclaration, Elon Musk avait déjà rencontré d'autres donateurs pour mettre au point une stratégie d'élection de Donald Trump.
Depuis ses déclarations, Elon Musk a même lancé son propre comité de soutien au candidat républicain, l'America PAC. Une grande partie des 120 millions qu'il a investis a servi à financer une opération de démarchage pour soutenir la campagne de Donald Trump dans les Etats clés. Les fonds ont également été utilisés pour des cadeaux en espèces et une loterie d'un million de dollars destinée aux électeurs pro-Trump.
Cette dernière essuie de nombreuses critiques. Le procureur de Philadelphie a poursuivi Elon Musk afin de l'empêcher de poursuivre sa distribution quotidienne d'un million de dollars ciblant les électeurs inscrits pro-Trump. Mais jeudi, le patron de Tesla et SpaceX ne s'est pas présenté devant le tribunal, ce qui garantit presque que l'affaire ne sera pas entendue avant le 5 novembre.