Donald Trump a déjà changé d'avis sur plusieurs sujets durant sa campagne. Mais le candidat républicain a toujours été cohérent dans son engagement pour des droits de douane élevés à l'importation.
Ce n'est pas pour rien qu'il aime se qualifier lui-même de «Tariff Man» – en français «homme des douanes». Dernier exemple en date: Donald Trump veut imposer un droit de douane de 100% sur les importations en provenance de tous les pays qui abandonnent le dollar comme monnaie d'échange.
Le dollar «sous une attaque massive»
«Si vous abandonnez le dollar, vous ne faites pas d'affaires avec nous», a déclaré Donald Trump lors d'un meeting de campagne dans l'État du Wisconsin. Depuis huit ans, le dollar est «sous une attaque massive», a déclaré l'ex-président.
Ainsi, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et l'Afrique du Sud ont discuté de la soi-disant «dédollarisation» lors d'une réunion l'année dernière. Le candidat républicain, quant à lui, veut à tout prix éviter que le dollar ne perde sa position de monnaie de réserve mondiale.
Trump alimenterait le renchérissement
Mais le recours de Donald Trump à des droits de douane toujours plus élevés et à la fermeture économique est un chemin direct vers le désastre: des importations plus chères entraînent une hausse des prix pour les habitants des Etats-Unis. Un iPhone 16 pourrait soudain coûter 1800 dollars au lieu de 900. Et les producteurs américains locaux sont certes protégés, mais ils doivent, eux aussi, se procurer leurs matières premières en partie plus cher.
Avec ses droits de douane, Donald Trump pourrait faire grimper l'inflation tout en étouffant la croissance, a mis en garde un analyste de Goldman Sachs sur CNN. Le renchérissement de ces dernières années aux Etats-Unis est de toute façon déjà l'un des principaux thèmes de la campagne électorale.
Jusqu'à présent, elle a souvent été imputée au gouvernement du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris. Celui-ci alimenterait le renchérissement par ses énormes dépenses publiques. Mais la politique de Donald Trump ne promet pas non plus de détente dans ce domaine en misant sur les droits de douane comme panacée.
La guerre commerciale avec la Chine est lancée
Pour les experts de la chaîne économique américaine Bloomberg TV, Donald Trump ne fait pas que du bluff. Bien avant son entrée en politique, l'entrepreneur immobilier avait déjà exigé dans les années 1980 des droits de douane élevés sur les produits japonais.
Des décennies plus tard, lors de son premier mandat en tant que président des États-Unis, Donlad Trump a réellement tenté de protéger l'économie américaine, notamment les marchandises bon marché en provenance de l'étranger. Et ce, en imposant des droits de douane.
Et la Suisse?
Sous le mandat du républicain, les États-Unis ont imposé de nouveaux droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Ils ont également lancé une guerre commerciale avec la Chine, à laquelle le gouvernement de son successeur Joe Biden n'a pas mis fin.
Si Donald Trump est réélu en novembre, ce conflit commercial risquerait de s'étendre à d'autres pays. Pour la Suisse, qui profite largement du libre-échange mondial, cela ne présagerait rien de bon.