Malgré une économie américaine en plein essor, le pays se retrouve politiquement divisé comme rarement auparavant. Dans ce contexte, bien malin celui qui pourrait prédire précisément les conséquences d'une présidence Trump ou Harris sur le plan économique.
Une situation, on l'a compris, incertaine qui inquiète beaucoup d'Américains et d'Américaines fortunés. Et pour cause, à l'heure actuelle, nombre d'entre eux recherchent activement un plan B pour pouvoir quitter rapidement les États-Unis dans le cas où les choses tourneraient au vinaigre et cherchent à faire l'acquisition d'une nouvelle nationalité et du passeport qui va avec.
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Comme le révèle une enquête menée par Arton Capital auprès de plus de 1000 millionnaires américains, analysée par le magazine «Fortune», environ 900 d'entre eux possèdent des biens d'une valeur de 1 à 5 millions de dollars tandis que le reste dispose de plus de 5 millions de dollars.
Malaise politique et désir d'émigrer
Un chiffre-clé de l'enquête indique que 50 % des personnes interrogées souhaitent quitter les États-Unis après les élections du 5 novembre, et ce, quel que soit le résultat du scrutin. Un chiffre à prendre toutefois avec précaution, mais qui démontre que les Américains les plus aisés nourrissent de profondes inquiétudes quant aux perspectives économiques de la première puissance mondiale.
Pendant la pandémie de Covid-19 déjà, de nombreux riches citoyens américains déclaraient aspirer à une plus grande «liberté de mouvement» au moyen d'un second passeport. Maintenant que la crise sanitaire s'est calmée, les élections américaines suscitent à nouveau suffisamment de malaise pour que ces grandes fortunes envisagent d'émigrer.
S'il est courant, lors des élections, de voir de riches citoyens menacer de faire leurs valises en cas de défaite de «leur» candidat, rares sont ceux qui mettent finalement leur menace drastique à exécution.
Pour autant, on aurait tort de prendre à la légère la grogne de ces millionnaires. Et pour cause, selon le «2024 USA Wealth Report», les demandes de programmes «Golden Pass» en provenance des États-Unis ont augmenté de 500% au cours des cinq dernières années.
Désignant une citoyenneté accordée sur la base d'investissements financiers dans l'immobilier, les entreprises ou les obligations d'État, de nombreux pays proposent aujourd'hui ces «Golden Pass», mais également une variante «Golden Visa», ouvrant la porte quant à eux à des permis de séjour temporaires en échange d'investissements.
Les millionnaires préfèrent Harris
Très controversés d'un point de vue constitutionnel, de tels passeports permettent en effet à une élite riche de bénéficier d'une grande liberté de mouvement en cas de crise, contrairement aux citoyens américains au portefeuille moins garni. Malgré les critiques, les États-Unis autorisent en principe toutefois la double nationalité.
Selon l'enquête d'Arton, les pays comme le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Espagne ou le Portugal enregistrent actuellement les plus fortes demandes. En cause, la réputation de «permissivité» en matière d'octroi de ces «passeports dorés» de ces quatre derniers pays, tandis que les premiers pays de la liste sont quant à eux populaires en raison de leur proximité linguistique et culturelle avec les États-Unis.
L'enquête d'Arton révèle enfin que Kamala Harris bénéficie d'un soutien nettement plus important que Donald Trump parmi les citoyens fortunés. Ainsi, 52% des millionnaires soutiennent l'actuelle vice-présidente, contre 42 pour cent seulement qui se déclarent en faveur de l'ex-président.