Donald Trump s'est mis en scène dimanche dans un fast-food McDonald's de l'Etat de Pennsylvanie jouant le rôle d'un employé à la friteuse, une opération visant à dénoncer selon lui un mensonge de Kamala Harris Protégé par un tablier, on l'a vu égouttant le panier à friture, salant généreusement les frites avant de les mettre en sachet.
Kamala Harris assure avoir eu un job d'été chez McDonald's, en 1983, quand elle était étudiante en Californie. Donald Trump affirme que cela est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s'identifier des millions d'Américains.
L'équipe de campagne du républicain n'a apporté aucune preuve de la thèse du mensonge. Et celle de la démocrate n'a montré aucun élément matériel accréditant ce job d'étudiante. Donald Trump et Kamala Harris sont toujours au coude-à-coude dans les sondages.
Cibler l'âge de Trump: la nouvelle stratégie de Harris
Après avoir longtemps retenu ses coups sur la question de l'âge de son adversaire, la vice-présidente en fait désormais un angle d'attaque privilégié, comme une revanche au nom de Joe Biden, écarté prématurément de la compétition en juillet pour cette raison. A Atlanta, elle a accusé samedi son adversaire «d'esquiver les débats et d'annuler les interviews pour cause d'épuisement».
Le républicain de 78 ans est selon elle «instable» et «inapte» à diriger à nouveau les Etats-Unis. Pendant ce temps le septuagénaire a tenu plus d'une heure et demie sur scène à Latrobe, en Pennsylvanie, alternant entre des anecdotes, des attaques personnelles, des promesses et des projections de clips de campagne.
A Lancaster, lors d'une session de questions-réponses face à un public entièrement acquis à sa cause dimanche, il a assuré que son âge ne le ralentissait pas. «Certains des plus grands leaders de l'histoire du monde avaient plus 80 ans», a-t-il insisté.
«Trump est acheté et payé par Musk»
Pour grappiller des précieuses voix susceptibles de faire la différence, le tribun populiste peut compter sur l'implication croissante d'Elon Musk. Le richissime patron de Tesla et SpaceX fait désormais davantage que battre le rappel sur les réseaux sociaux et mettre la main au portefeuille: il fait physiquement campagne pour Donald Trump.
On l'a vu depuis jeudi sillonner la Pennsylvanie, offrant 100 dollars à chaque électeur prêt à signer une pétition pro-Trump, et même un million de dollars à un signataire par jour jusqu'à l'élection. «Trump est acheté et payé par Musk», a réagi dimanche Shawn Fain, directeur de l'United Auto Workers, l'un des syndicats les plus influents du pays.
«Les milliardaires ont l'argent. Ils peuvent jeter tout l'argent qu'ils veulent dans l'élection, mais les gens de la classe ouvrière ont les votes, et les votes sont le grand égalisateur dans ce combat», a-t-il déclaré lors d'un discours de soutien à Kamala Harris en Pennsylvanie.
Un anniversaire en musique
Kamala Harris a fêté ses 60 ans avec Stevie Wonder dimanche en Géorgie où elle courtise les électeurs afro-américains, tandis que son rival Donald Trump a joué au serveur de fast-food en Pennsylvanie.
Après la rappeuse Lizzo et le chanteur de RnB Usher samedi, la candidate démocrate a reçu dimanche le soutien de Stevie Wonder, immense vedette noire, qui lui a chanté «Happy Birthday» dans une église de la région d'Atlanta.
Kamala Harris, qui est baptiste, s'est exprimée dans deux églises fréquentées par des fidèles afro-américains, insistant sur la «compassion», le «respect» et l'"amour» face à «ceux qui attisent les divisions, propagent la crainte et provoquent le chaos».
Harris répond aux outrances de Trump
A 16 jours du scrutin offrant les clés de la Maison Blanche, la vice-présidente et le milliardaire mettent les bouchées doubles dans une course de plus en plus tendue. «Je dois gagner le vote de tout le monde, peu importe leur race ou leur genre», a déclaré Kamala Harris dimanche, au sujet des intentions de vote relativement décevantes chez les Afro-Américains, une catégorie d'électeurs pourtant majoritairement démocrates.
«C'est une question des journalistes qui peut être frustrante par moments, comme si je tenais le vote des hommes noirs pour acquis d'avance. (...) Pourquoi seraient-ils différents des autres démographies électorales?», a-t-elle ajouté lors d'une interview sur MSNBC.
Elle a aussi réagi aux insultes grossières proférées par son adversaire la veille, qui l'a qualifiée de «vice-présidente de merde» lors d'un meeting. Un tel comportement, «de la part d'un ancien président des Etats-Unis, avilit la fonction présidentielle», a-t-elle rétorqué. Elle a ensuite mis le cap sur la Pennsylvanie, qui fait figure de trophée royal parmi les sept Etats pivots où se jouera la présidentielle du 5 novembre.