Elle n’a pas demandé «YMCA» pour ses 60 ans. Ce n’est pas avec le tube planétaire des Village People, adoré par Donald Trump, que Kamala Harris a fêté ce dimanche 20 octobre, son soixantième anniversaire à Atlanta, en Géorgie. Ambiance plutôt studieuse et recueillie pour la vice-présidente américaine, dans une église de cette ville où les avocats de Trump ont multiplié les contentieux électoraux en 2020, pour contester la victoire de Joe Biden, à 50'000 voix près.
Dommage peut-être. Car la candidate démocrate sait y faire en déhanchement sur fond musical. Elle avait même, au mois d’août dernier, dansé avec ses supporters sur Djadja, le hit d’Aya Nakamura!
Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.
Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.
Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!
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Difficile, toutefois, d’égaler son rival en matière de surprises musicales. Et en matière de danse à la fois figée et hilarante. Le 14 octobre, Trump l’a joué «disco» pendant près d’une demi-heure à Philadelphie, alors que son meeting dans la grande métropole de Pennsylvanie était interrompu par une intervention médicale.
Pas moins de 40 minutes de discothèque trumpiste entamées par l’«Ave Maria» de Luciano Pavarotti, avant que «YMCA» justement, puis «Con Te Partirò» d’Andrea Bocelli, «Hallelujah» de Rufus Wainwright, «Nothing Compares 2 U» de Sinéad O’Connor et «November Rain» de Guns N’Roses mettent la foule en émoi. Alors, quelle play-list pour les prétendants à la Maison Blanche qui doivent à tout prix convaincre leurs électeurs d’aller voter? Réponse en cinq albums.
Elvis Presley, pas tout à fait le «King» pour Trump
Donald Trump est capable de tout. Il l’a donc dit sur CNN le 19 septembre: il est déjà plus légendaire que le «King» dont il est un fan. «Je suis plus grand, plus connu que lui» a réitéré l’ancien président. Rien de neuf puisqu’il avait déjà fait le coup en 2018, lorsqu’il était à la Maison-Blanche. Sans surprise, le refrain préféré de Presley est donc, pour l’ancien promoteur New-Yorkais «How Great Thou Art» chanté façon gospel. Mais il en a souvent choisi une autre pour ses meetings: «Suspicious minds» (Esprits méfiants). Tout un programme!
Bob Marley, les racines jamaïcaines de Harris
Elle l’a plusieurs fois dit publiquement: Kamala Harris est une fan de l’icône du Reggae. Un choix pas seulement musical, puisque son père, l’économiste Donald Harris, était originaire de la Jamaïque, l’île des rastafaris, ce mouvement social et spirituel dans lequel a grandi Bob Marley.
Se passe-t-elle en boucle «No Woman, No cry» alors qu’elle est la première femme noire à se présenter comme candidate à la présidence des Etats-Unis? Non, son choix se porte plutôt sur «Sun is shining» (Le soleil brille). La preuve d’un optimisme électoral confirmé par cette phrase du refrain: «Today is your lucky number» (Aujourd’hui est ton jour de chance). De quoi justifier son écoute le jour du vote, le 5 novembre prochain.
Village People, le refrain de «The Apprentice»
Il faut prêter attention à la bande-son du film «The Apprentice» consacré aux débuts de Donald Trump à New-York, coaché par le célèbre avocat d’extrême droite Roy Cohn. Tout y est. Les années de gloire de Trump sont les années 80. Sa Trump Tower, située au croisement de la cinquième avenue et de la 56e rue, est inaugurée en juin 1983.
Un événement qui survient cinq ans après la sortie du tube planétaire des Village People, le groupe crée par deux Français, Jacques Morali et Henri Belolo. Tragique ironie: ce refrain, symbole du mouvement gay, était aussi adoré par Roy Cohn, l’avocat qui, après avoir lancé la carrière de Donald Trump, mourut du sida, presque abandonné par ce dernier.
Taylor Swift, la diva au service de Harris
Ce groupe de fans là est un de ceux qui pourraient peser lourd dans les urnes. Les «Swifties» sont les fans de la chanteuse milliardaire Taylor Swift, soutien de Kamala Harris. L’engagement de l’artiste a eu lieu à la mi-septembre. «Je pense qu’elle est une dirigeante stable et douée et je crois que nous pouvons accomplir beaucoup plus dans ce pays si nous sommes dirigés par le calme et non par le chaos», a écrit Taylor Swift sur Instagram où elle compte 283 millions d’abonnés.
Un lien vers un site Internet d’inscription sur les listes électorales accompagnait son post aussitôt… liké» deux millions de fois. Kamala a répondu en exigeant la chanson «The Man» au début de nombreux meetings, surtout ceux où elle se présente accompagnée de son mari, Doug Emhoff. Deux autres stars se sont aussi ralliées à Harris: Ariana Grande et Katy Perry.
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Country Music: la fracture présidentielle
Traditionnellement, les artistes stars de la musique country penchent plutôt du côté des Républicains et des valeurs de droite. L’une des preuves mémorables de cette proximité fut apportée sous la présidence du «cow-boy» Ronald Reagan, lorsque Willie Nelson (pourtant à l’origine plutôt démocrate) et Loretta Lynn vinrent chanter à la Maison Blanche aux côtés de Ray Charles et Carl Perkins, le 16 mars 1983.
Donald Trump a toutefois plus de mal à rallier les stars de Nashville, le sanctuaire de la country dans le Tennesse (où il l’a pourtant emporté avec 60% des voix en 2020). La star Dolly Parton a ainsi refusé par deux fois d’être décoré par lui de la «Medal of Freedom».
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