J-1 avant l'élection
Programme contre programme, quels États-Unis veulent Trump et Harris?

Difficile de trouver en théorie deux programmes plus différents pour l'avenir des États-Unis d'Amérique. A quoi va donc ressembler la première puissance mondiale si Donald Trump est élu ? Ou, à l'inverse, si Kamala Harris l'emporte?
Publié: 04.11.2024 à 20:29 heures
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Dernière mise à jour: 04.11.2024 à 21:38 heures
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«Trump réparera ça», le slogan dit la campagne du candidat républicain. Le discours de Donald Trump est simple: il apportera toutes les solutions pour rendre à l'Amérique sa grandeur.
Photo: AFP
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Richard WerlyJournaliste Blick

Des États désunis. La formule est connue. Elle est reprise par les médias du monde entier. Le fait est que les États-Unis d’Amérique apparaissent comme un pays fracturé, impossible à réconcilier. Reste que le président (ou la présidente) élu(e) à l’issue du vote du 5 novembre sera le Commandant en chef des 330 millions de citoyens américains. Au service de quelle vision du pays? Réponse: programme contre programme et slogans contre slogans.

Blick in the USA, l'Amérique vue par notre envoyé spécial

Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

Avec Trump, les dollars (en poche)

Le milliardaire new-yorkais a un programme: enrichir les Américains et faire en sorte qu’ils paient le moins d’impôts possibles. Bien sûr, cette proposition ravit une partie de l’élite financière, qui attend avec impatience de nouvelles réductions fiscales, et les promesses de déréglementation trumpistes. 

Mais attention: réduire Trump aux baisses d’impôts ne tient pas. L’ancien président veut surtout faire gagner davantage d’argent à ses compatriotes. Il a fait de l’inflation son ennemi économique N° 1. Il s’est engagé à «faire baisser rapidement les prix et à rendre l’Amérique à nouveau abordable». Son slogan clé? «Est-ce que quelqu’un ici se sent plus riche sous Kamala Harris et Crooked (l’escroc) Joe? ». Sa proposition phare: réduire les prix de l’énergie en autorisant davantage de forages pétroliers et de «fracking» (l’exploitation du gaz de schiste).

Avec Harris, l’État secouriste


Trump déteste l’État. Il accuse même «l’État profond», c’est-à-dire la haute administration et ses réseaux, de l’avoir empêché de gouverner lorsqu’il était à la Maison-Blanche, entre 2016 et 2020. Il promet donc d’abandonner les projets d’énergie renouvelable et d’infrastructure approuvés par Joe Biden. Kamala Harris, en revanche, promet que l’État fédéral interviendra davantage dans différents domaines. 

Le logement, tout d'abord, à travers un fond de 40 milliards de dollars pour construire trois millions de maisons et d'appartements à prix modérés. Ensuite, les entrepreneurs afro-américains. L’une de ses propositions phares est d’obtenir des grandes banques commerciales «un million de prêts» à taux avantageux pour les entrepreneurs noirs. Sont aussi envisagées des aides à la formation et à l’apprentissage, ainsi qu’un système d’accession favorisée aux métiers de l’éducation.

Avec Trump, les migrants dehors

C’est en tout cas la promesse du candidat républicain et nous avons toutes les raisons de croire qu’il passera à l’acte, y compris en mobilisant l’armée pour regrouper puis expulser les clandestins comme il a juré de le faire. Durant son mandat présidentiel, sa politique de «tolérance zéro» destinée à terroriser les migrants et à les dissuader de franchir la frontière américano-mexicain, avait entraîné la séparation des enfants de migrants clandestins de leurs parents. Au point que Donald Trump avait dû y mettre fin pendant l’été 2018. 

Le républicain se targue aussi d’avoir fait construire 571 miles (environ 800 kilomètres) de mur frontalier au cours de son mandat. Il promet d’ajouter 200 miles supplémentaires dès son élection. Sa phrase clé? «Nous arrêterons tous les vols de migrants, mettrons fin à toutes les entrées illégales […] révoquerons l’immunité d’expulsion, suspendrons la réinstallation des réfugiés et renverrons les migrants illégaux de Kamala (Harris) dans leur pays d’origine»

Avec Harris, l’avortement protégé

La vice-présidente sortante a fait de la défense de l’avortement son combat principal. D’où la question à laquelle les instituts de sondage ne savent pas répondre: les femmes américaines, y compris les électrices républicaines, décideront-elles dans l’isoloir de voter pour celle qui s’oppose de toutes ses forces au démantèlement des droits acquis au cours des luttes féministes des années 70-80? 

Kamala Harris a promis de soutenir un projet de loi rétablissant les protections de l’arrêt Roe vs Wade de 1973, abrogé par la Cour suprême en 2022. Elle s’est engagé à son veto à toute interdiction nationale de l’avortement, si celle-ci devait être proposée par un Congrès à majorité républicaine. La candidate démocrate a par ailleurs reçu le soutien de toutes les organisations éducatives pro-LGBTQ. Elle défend les droits des transgenres alors que Trump s'y oppose. « Nous allons faire sortir la folie transgenre de nos écoles et nous allons empêcher les hommes de pratiquer les sports féminins » répète-t-il dans ses meetings.

Trump-Harris, Wall Street vs Hollywood

Donald Trump est bon pour la Bourse. Bon pour le cours du Bitcoin. Bon pour Elon Musk, l’homme le plus riche du monde qui a versé près de 50 millions de dollars pour la campagne du candidat républicain. Bon pour le complexe militaro-industriel puisque le candidat républicain veut – comme il l’avait fait entre 2016 et 2020, forcer ses alliés européens à acheter davantage de matériel «Made in USA» en échange des garanties de sécurité de Washington. Bon pour les grandes banques. «Une victoire de Trump signifiera un retour à une réglementation plus souple du secteur financier et à une plus grande indulgence dans l’approbation du type de fusions d’entreprises qui génèrent d’importants profits pour les géants de Wall Street» estimait récemment le Wall Street Journal.

Kamala Harris mise davantage sur les vedettes d’Hollywood et de l’industrie du divertissement. Elle a le soutien de la chanteuse Taylor Swift, mais aussi de Beyonce et de nombreuses autres vedettes. L’ancien acteur et gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, bien que Républicain, va voter pour elle.

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