La seule évocation de ce nom suffit pour transformer l’élection présidentielle américaine du 5 novembre en possible précipice vers l’inconnu, voire vers la dictature. Adolf Hitler! Pour Donald Trump, le «Führer», responsable de l’extermination de six millions de juifs durant la seconde guerre mondiale, ne serait pas l’abomination absolue.
Celui qui l’affirme n’est autre que l’un des ex-collaborateurs les plus proches de l’ancien président à la Maison Blanche: le général à la retraite John Kelly. Celui-ci fut le chef de cabinet de Donald Trump de 2017 à 2019. Faut-il s’inquiéter de ces affirmations, sur lesquelles la vice-présidente Kamala Harris a aussitôt embrayé, traitant son adversaire de «fasciste en quête de pouvoir absolu»?
Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.
Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.
Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!
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Trump et Hitler, rien de nouveau
Que le président des États-Unis, première démocratie mondiale, évoque Adolf Hitler pour souligner certaines de ses qualités, en particulier sa capacité à s’entourer de généraux loyaux, est absolument insensé et dramatique. C’est pourtant ce qu’a fait Donald Trump, à en croire le général Kelly qui fut son plus proche collaborateur. Reste que ce n’est pas si étonnant.
Dans la famille Trump, en partie originaire d’Allemagne, le dictateur du Troisième Reich a toujours occupé une certaine place. Le père de Donald Trump, Fred, promoteur immobilier autoritaire, a toujours été soupçonné de sympathie envers les Nazis. Il avait ainsi été arrêté en 1927 dans le Queen’s, à New York, lors d’un rassemblement et d’une émeute du Ku Klux Klan, le mouvement suprémaciste blanc.
Trump et Hitler, un héritage américain
Certaines vérités historiques sont ambigües. Il y eut beaucoup de sympathisants nazis aux Etats-Unis, avant que ce pays n’entre formellement en guerre contre l’Allemagne hitlérienne à partir du 8 décembre 1941. Le patriarche du clan Kennedy, père du futur président JF Kennedy et de son frère Robert Kennedy, était un pro-nazi reconnu.
Il faut aussi se souvenir qu’après la seconde guerre mondiale, Washington recruta de nombreux ex-cadres du régime hitlérien, pour mener la guerre froide contre les Soviétiques. Cela n’excuse en rien les sorties de Donald Trump sur les mérites d’Adolf Hitler, ce dictateur qui savait obtenir la totale loyauté de ses proches. Mais il serait faux de croire que le maître du troisième Reich n’a pas séduit d’autres personnalités américaines.
Trump et Hitler, la preuve de la défiance
Donald Trump méprise l’administration. Il se méfie de l’État profond. Et au sein de la puissante armée américaine, il ne compte pas beaucoup de soutiens. Cela ressemble beaucoup à la posture d’Adolf Hitler, qui utilisa les factions de l’armée qui lui étaient favorables pour éliminer tous ses opposants. Quand Trump parle de loyauté des généraux, c’est ce qu’il veut dire.
Pour l’ancien président, l’allégeance à sa personne est supérieure à celle qui lie les officiers à l’État et à la constitution. Une ligne rouge pour beaucoup d’officiers supérieurs qui ont toujours placé le drapeau de l’Union avant leurs opinions politiques.
Trump et Hitler, la provocation de trop
Sans cette capacité illimitée à faire le buzz, soit directement ou indirectement, Donald Trump serait toujours un promoteur fortuné de New York. Son évocation d'Hitler, telle que rapportée par le général Kelly, fait partie de cette stratégie. Trump provoque. Trump veut faire peur à ceux qui ne lui obéissent pas. Mais Trump, surtout, veut montrer par ses paroles qu’il n’a pas de limites. Parler d’Hitler devant ses collaborateurs comme il est accusé de l’avoir fait, c’est rompre toutes les convenances démocratiques.
Trump et Hitler, la menace
Plusieurs généraux sont ces jours-ci montés au créneau pour traiter Donald Trump de fasciste et l’accuser de préparer un régime dictatorial, s’il est élu. La mention de sa référence à Hitler intervient dans ce contexte. Mais il y a aussi une autre explication: Kamala Harris a absolument besoin d’incarner le camp du bien face au mal.
Elle ne doit surtout pas tomber dans la banalisation du Trumpisme. L’évocation des sympathies pronazies de Trump tombe également à pic pour des officiers américains qui redoutent une purge généralisée s’il devait revenir à la Maison Blanche.