Evoquer la possible démission de Joe Biden avant le terme de son mandat n'a, à priori, aucun sens. L'actuel président américain quittera ses fonctions le 20 janvier 2025, le jour où son successeur sera investi et prêtera serment sur la Bible devant le président de la Cour suprême des Etats-Unis.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche aura préalablement été élu le 17 décembre 2024, dans les cinquante Etats de l'Union, par les fameux 530 grands électeurs (le collège électoral), dont la répartition ne correspond pas nécessairement au vote populaire national. Le décompte de leurs voix sera ensuite effectué le 6 janvier 2025 par le Congrès, présidé par la vice-présidente sortante, à savoir Kamala Harris.
Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.
Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.
Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!
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Alors, Biden démissionnaire d'ici là, pourquoi? La rumeur court en tout cas ces jours-ci à Washington, la capitale fédérale. Avec son lot de questions politiques et institutionnelles dans un pays plus divisé que jamais. Voici cinq raisons pour lesquelles l'actuel président, âgé de 81 ans, pourrait lâcher prise de manière anticipée.
La démission pour raisons de santé
Joe Biden est-il encore en état de présider les Etats-Unis d'Amérique? Peut-il encore tenir tête à Vladimir Poutine, Xi Jinping ou Benjamin Netanyahu, ce premier ministre israélien qui refuse tous ses appels à un cessez-le-feu? La réponse est posée depuis le fameux débat télévisé qui l'a opposé à Donald Trump le 27 juin. Dès ce moment, les détracteurs de POTUS (President of the United States), y compris au sein du parti démocrate, ont tous réclamé son départ.
Résultat: un retrait de la course présidentielle par une lettre à ses concitoyens, le 21 juillet, et une investiture consécutive de sa vice-présidente, Kamala Harris, par la convention du parti démocrate à Chicago, du 19 au 22 août. Qu'a t'on vu depuis lors, malgré l'allégement important du programme du locataire de la Maison-Blanche? Un Joe Biden toujours plus fébrile et hésitant, qui vient d'ailleurs de réduire au strict minimum sa dernière visite en Europe, le samedi 19 octobre. Joe Biden a passé moins d'une journée à Berlin. Y aurait-il une urgence médicale?
La démission pour bloquer Trump
C'est le cas de figure le plus impensable. Il ouvrirait une crise politique sans précédent. Selon ce scénario, Joe Biden quitterait ses fonctions dans les prochains jours, avant l'élection présidentielle du 5 novembre. Automatiquement, sa vice-présidente Kamala Harris, candidate du parti démocrate, le remplacerait à la Maison Blanche.
Le duel présidentiel ne serait donc plus entre deux candidats, mais entre un ancien président et une présidente en fonction. Cela pourrait avantager Kamala Harris, qui incarnerait alors la continuité de l'Etat. Le caractère imprévisible de Donald Trump deviendrait un handicap. Mais gare à ce type de raisonnement: Trump, ancien chef de l'Etat, pourrait aussi arguer de sa capacité à prendre les rênes du pays après la «débacle Biden»
La démission pour protéger Harris
Le scénario serait celui d'une démission présidentielle postérieure au 5 novembre, dans le cas où Kamala Harris sort victorieuse du scrutin. Ce que contestera à coup sûr Donald Trump, dont les avocats se préparent à une salve de contentieux, en particulier dans les sept Swing States, les fameux Etats clés (Arizona, Nevada, Caroline du Nord, Géorgie, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin).
En clair: Joe Biden couperait court, par sa démission, à la campagne trumpiste de litiges électoraux. Kamala Harris, toujours vice-présidente accéderait alors de façon prématurée à la présidence. Problème: comment assurer une transition pacifique avant le vote du collège électoral le 17 décembre? Il va de soi qu'en cas de victoire nette et incontestable de Kamala Harris le 5 novembre, ce scénario serait moins risqué.
La démission pour la paix civile
Ce scénario est l'inverse du précédent. Suivez bien: Donald Trump est élu le 5 novembre. Il obtient, ce jour-là, les 238 grands électeurs indispensables. On sait par avance que si tel est le cas, car il l'a annoncé, le president-elect s'estimera déjà en fonction et prendra même des initiatives diplomatiques. C'est en tout cas ce qu'il affirme haut et fort.
Joe Biden, vieux routier de la politique américaine, élu pour la première fois sénateur du Delaware en 1972, prendrait donc les devants. Il accélérerait le calendrier. Kamala Harris se retrouverait broyée: présidente en fonction, mais sans légitimité face à l'équipe Trump. Biden serait ainsi garant de la paix civile, évitant une guérilla institutionnelle susceptible de déstabiliser les Etats-Unis.
La démission pour l'histoire
Cela a souvent été écrit. Et c'est vrai. La présidence de Joe Biden aura été une tragédie politique. Il ne s'agit pas de son bilan à la tête des Etats-Unis. Il s'agit de la fin de son mandat, gâché par son obstination à briguer l'investiture du parti démocrate (qu'il avait obtenu le 12 mars), puis par sa confrontation télévisée avec Trump.
C'est, paradoxalement, ce qui restera de la présidence de ce politicien vétéran, dont l'administration a souvent été saluée par les observateurs pour son professionnalisme. Ajoutez à cela le conflit à Gaza, et l'incapacité de Biden à imposer sa volonté à Benjamin Netanyahu. Une démission anticipée clôturerait ce chapitre controversé de l'histoire politique américaine.