Le départ de Joe Biden
«Merci Joe!». Le grand rassemblement s'est ouvert lundi sur un hommage émouvant au président sortant Joe Biden, un mois après sa décision choc de renoncer à se représenter.
Le dirigeant octogénaire, qui a consacré 50 années de sa vie à la politique, a livré sur scène une longue allocution dans laquelle il a défendu son bilan et promis d'être le «meilleur bénévole» de campagne possible pour sa vice-présidente. Un discours aux accents testamentaires qui a ému aux larmes de nombreux délégués.
Les familles à l'honneur
Les familles des politiciens ont été omniprésentes sur scène pour soutenir les candidats, notamment à coups d'anecdotes et de discours. On retiendra l'autodérision de Doug Emhoff, l'époux de Kamala Harris, ou encore l'éloge ému d'Ashley Biden à son père.
Tim Walz, colistier de Kamala Harris, a ainsi quasiment passé sa carrière de gouverneur sous silence lors de son grand oral mercredi pour ne parler que de son expérience de père de famille, professeur et entraîneur de football américain. Et les larmes de fierté versées par son fils Gus, en le voyant sur scène, ont d'autant plus ému les démocrates que l'adolescent, décrit par ses parents comme «différent», souffre de troubles de l'attention et d'anxiété.
Jeudi, ce fut au tour des filles de la nièce de Kamala Harris de monter sur scène et d'expliquer au public comment bien prononcer son prénom d'origine indienne: «D'abord, vous dites Kama, comme "coma" (virgule en anglais)», a lancé la première. «Ensuite, vous dites la, comme la, la, la», a complété sa soeur. Et de s'exclamer en coeur: «Kamala!»
Lors de son discours de clotûre, Kamala Harris a longuement évoqué sa défunte mère, qui est partie d'Inde à seulement 19 ans pour poursuivre son rêve de devenir scientifique. La présentant comme un modèle d'exigence, elle a évoqué les discriminations dont elle l'a vue être l'objet et a affirmé avoir appris d'elle «à ne jamais (se) plaindre de l'injustice, mais à agir contre».
La fureur Obama
Mardi, Michelle et Barack Obama avaient déjà électrisé les démocrates. L'ancienne First Lady et brillante avocate les a appelés à se mobiliser pour faire élire Harris, dans une adresse vibrante qui a survolté la foule. Elle a presque volé la vedette à son mari, orateur toujours adulé dans son parti. «Do something», a-t-elle exhorté, une formule répétée en coeur par les délégués.
Le couple star, qui a conservé une forte influence, s'en est pris frontalement à l'ancien président Donald Trump, Michelle fustigeant ses «mensonges hideux, misogynes, racistes», et Barack le tournant en ridicule.
L'ancien président a ainsi moqué «l'obsession» du républicain «avec la taille des foules» assistant à ses meetings, accompagnant ses propos d'une gestuelle ambigüe avec ses mains qui a provoqué le rire des délégués et affolé les réseaux sociaux.
Des manifestation pro-palestiniennes
En marge des festivités démocrates, des manifestations pro-palestiniennes se sont tenues tout au long de la semaine à Chicago pour dénoncer le soutien américain à la guerre menée par Israël à Gaza. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue lundi et jeudi, appelant à un cessez-le-feu dans le territoire palestinien et un embargo sur les fournitures d'armes à Israël. Les cortèges ont toutefois été moins fournis que ce qu'espéraient les organisateurs.
En parallèle, les parents d'un otage israélo-américain retenu par le Hamas ont livré mercredi un émouvant témoignage sur scène. En clôture de la convention, Kamala Harris a promis de «conclure» un accord de trêve et de libération des otages. «Tant de vies innocentes ont été perdues. Des personnes désespérées et affamées fuient sans cesse pour se mettre à l'abri. L'ampleur de la souffrance est déchirante», a-t-elle déclaré, défendant par ailleurs «l'autodétermination» des Palestiniens.
La promesse d'une Amérique unie
La candidate a détaillé sa vision pour l'Amérique et lancé un appel déterminé à l'unité. «Je serai une présidente qui nous réunit autour de nos plus hautes aspirations», a-t-elle assuré d'un ton maîtrisé, promettant de représenter «tous les Américains».