Des organisations veulent que la Suisse arrête le président israélien Isaac Herzog lors de son passage au World Economic Forum (WEF) de Davos. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a reçu plusieurs plaintes pénales en ce sens, a-t-il indiqué mercredi à Keystone-ATS.
Les plaintes vont être examinées «selon la procédure normale», a précisé par email le MPC. L'instance judiciaire a indiqué «être en contact avec le Département fédéral des affaires étrangères afin d'examiner la question de l'immunité de la personne concernée».
L'une des plaintes déposées contre le politicien de haut rang en visite au WEF émane de l'organisation non gouvernementale «Legal Action Against Genocide». Elle soutient une famille de Gaza déplacée à plusieurs reprises par l'offensive israélienne et dont des membres sont morts ou ont été gravement blessés. L'ONG demande l'ouverture d'une enquête pénale et réclame que le dirigeant israélien soit traduit en justice «pour incitation au génocide et crimes contre l'humanité». L'organisation estime que M. Herzog «a joué un rôle actif dans la justification idéologique du génocide et des crimes de guerre à Gaza, en supprimant toute distinction entre population civile et combattants».
Plainte sans suite en 2024
Isaac Herzog a rencontré mercredi au WEF le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Herzog s'est aussi exprimé mardi dans la station grisonne, tout comme le Premier ministre du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani. En collaboration avec l'Egypte et les Etats-Unis, le Qatar a récemment joué un rôle de médiateur entre Israël et le Hamas pour obtenir l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur dimanche.
«Legal Action Against Genocide» indique qu'une plainte pénale contre le président israélien avait déjà été déposée en 2024 lorsque le dirigeant israélien s'était rendu dans la station grisonne pour le WEF. «Mais le MPC n'a ouvert aucune enquête» à la suite du dépôt de plainte, regrette l'ONG.
Isaac Herzog pas visé par la CPI
La Cour pénale internationale (CPI) a émis en novembre dernier des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant. Isaac Herzog n'est pas concerné par ces mandats de l'instance judiciaire basée à La Haye.
Le statut de Rome, traité fondateur de la CPI signé par tous les États membres, dont la Suisse, oblige dans les faits les pays à arrêter les suspects recherchés par la Cour. Mais, dans la pratique, certains pays font des exceptions comme la Pologne et l'Italie qui ont récemment affirmé garantir l'immunité du Premier ministre israélien en cas de visite sur leur sol.