Les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 sont de l’histoire ancienne. Cet été, les destinations de vacances les plus prisées — et les plus instagrammables — risquent à nouveau de subir des hordes de touristes.
L’Italie a déjà pris des mesures. Par exemple, les voitures avec des plaques d’immatriculation étrangères ne pourront plus se rendre sur l’île de Lampedusa — située en pleine Méditerranée, entre Malte et la Tunisie — en été. Et quiconque souhaite rejoindre l’île de Giglio, sur les côtes toscanes, devra désormais s’acquitter d’une taxe de trois euros.
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D’autres villes et d’autres régions, comme Dubrovnik, Mykonos, Majorque ou la Corse, prennent des mesures. Pour le plus grand bonheur des populations locales, et peut-être même des touristes eux-mêmes!
Dubrovnik, Croatie
La ville fortifiée du sud de la Croatie est prise d’assaut, notamment parce que la cultissime série «Game of Thrones» y a été en partie tournée. Résultat, les remparts de Dubrovnik sont submergés par les fans qui veulent découvrir Port-Réal dans la vraie vie. La solution trouvée par les autorités locales: limiter le nombre de bateaux de croisière autorisés à accoster. Et pour soulager les touristes, une application mobile a été développée. Il est ainsi possible de savoir en temps réel si le quartier historique est blindé ou non. Des itinéraires alternatifs y sont aussi proposés.
Amsterdam, Pays-Bas
La capitale néerlandaise a pris le taureau par les cornes en 2019 déjà. Le nombre de nuitées par an a été plafonné à 20 millions. En outre, il est désormais plus difficile de louer un logement via Airbnb: celui ou celle qui veut mettre son appartement en location sur la plateforme a besoin d’une autorisation et ne peut le faire uniquement si c’est son lieu de vie principal. En outre, il n’est pas possible de le louer plus de 60 nuits par an. Par ailleurs, une taxe de séjour élevée est en vigueur: 7% du prix du séjour et 3 euros par nuit.
La Corse, France
Son paysage montagneux et ses plages turquoise ne cessent de fasciner. Mais l’île du sud de la France commence à en payer le prix. Certains endroits sont désormais rendus plus difficiles d’accès: par exemple, seuls 2000 visiteurs par jour sont autorisés sur les petites îles Lavezzi, au sud-est de Bonifacio.
Îles Baléares, Espagne
En 2022, 16,5 millions de touristes se sont rendus dans les Baléares. Conséquence, les îles de Majorque, Ibiza et Minorque font face à des plages surpeuplées et souffrent du tourisme de masse low cost. En automne 2022, les autorités ont décidé de limiter le nombre de lits à 430’000, contre environ 600’000 ces dernières années. En 2017, l’objectif de réduire leur nombre à 120’000 avait été avancé. Cette mesure couplée à l’inflation pourrait faire augmenter le prix d’un séjour de 33%. Le nombre de bateaux de croisière autorisés à accoster pourrait aussi chuter.
Flims, Suisse
La Suisse et les Grisons connaissent aussi les nuisances d’Instagram. Sur le réseau social, le hashtag Caumasee — lac de Cauma, en français — a déjà été utilisé 64’200 fois. Une première solution pour lutter contre l’afflux massif de touristes qui viennent et s’en vont après avoir pris leur photo a été trouvée. Le prix de l’entrée aux bains du superbe lac a été augmenté à 19 francs en 2021. Mais les personnes qui séjournent dans la région et qui reçoivent ainsi une carte d’hôte ne paient que 8 francs.
Grenade, Espagne
Il était devenu quasiment impossible de visiter la forteresse de l’Alhambra à Grenade, dans le sud de l’Espagne. En cause: les heures d’attente provoquée par les hordes de touristes. Pour faciliter la vie de tout le monde, les guichets ont été fermés: il faut désormais réserver son billet à l’avance. Plusieurs mois à l’avance, au vu de la demande.
Mykonos et Santorin, Grèce
En été, des ferries arrivent tous les jours dans les Cyclades et des millions de touristes séjournent sur ces îles grecques. Particulièrement populaires, Mykonos et Santorin étouffent. Les autorités aimeraient ainsi limiter les plages horaires permettant aux ferries de les rejoindre. D’autres ports de la région devraient aussi être ouverts aux touristes, pour diluer les afflux. Ces propositions n’ont pas encore été mises en œuvre.