Destruction du barrage de Kakhovka
Les inondations en Ukraine pourraient faire exploser des mines antipersonnel

Avec la rupture du barrage de Kakhovka en Ukraine, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a alerté ce mercredi sur les risques entourant les mines antipersonnel, nombreuses dans la région.
Publié: 07.06.2023 à 15:21 heures
Kakhovka est actuellement l'une des régions densément habitées qui abritent le plus grand nombre d'engins explosifs enterrés.
Photo: Keystone

Les inondations liées à la destruction du barrage de Kakhovka pourraient avoir des conséquences sur la contamination des territoires par les mines antipersonnel ou antivéhicules. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit mercredi inquiet des conséquences massives à venir.

Cette destruction «est symbolique» du besoin d'honorer le droit international humanitaire (DIH), a affirmé à la presse la présidente Mirjana Splojaric, en marge de la présentation d'un drone à Avully (GE). Le CICR évalue avec la Croix-Rouge locale et les autorités locales les efforts à mener auprès des populations.

Mais Mme Spoljaric, qui s'est montrée très émue au moment de parler d'un jeune garçon qu'elle avait rencontré en Ukraine et qui ne savait pas où son frère était, se dit encore déjà «inquiète» des conséquences à attendre. «C'est un incident majeur», a insisté de son côté le chef de l'unité «contamination des armes» au sein de l'organisation, Erik Tollefsen.

De nombreuses mines dans la région

Selon lui, il faudra plusieurs jours pour analyser précisément les dégâts. Mais l'organisation est déjà préoccupée par les effets sur l'identification des mines antipersonnel et antivéhicules.

Cette région est actuellement l'une des régions densément habitées qui abritent le plus grand nombre d'engins explosifs enterrés. Or ceux-ci pourraient exploser ou se déplacer. Dans tous les cas, des conflits précédents montrent qu'une mine peut rester sous l'eau pendant des décennies sans se désactiver.

Le travail d'authentification des mines balayé

«Nous ne savons pas combien de ces engins» se trouvent près de Kherson, mais le nombre en Ukraine est «massif», selon Erik Tollefsen. Le CICR avec ses partenaires locaux a participé à baliser les terrains où certains d'entre eux ont été authentifiés.

«Tout cela a été balayé», affirme le responsable du CICR, alors qu'il faudra des décennies pour nettoyer l'Ukraine de ces mines. Autre problème, l'eau pourrait également être contaminée par des produits chimiques.

(ATS)

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la