Des scientifiques de l’Université de Genève (UNIGE), de l’Université de Berne (UNIBE) et du Pôle de recherche national (PRN) PlanetS ont participé à cette découverte. Ces résultats seront publiés la semaine prochaine dans la revue Nature, indique jeudi l’UNIGE dans un communiqué.
L’exoplanète WASP-39b est une géante gazeuse chaude qui transite devant son étoile. Cette dernière, semblable au Soleil, se situe à 700 années-lumière de la Terre. Lorsqu’une planète passe juste devant son étoile, une partie de la lumière de l’étoile passe à travers l’atmosphère de la planète avant d’atteindre le télescope.
Empreintes digitales
«L’atmosphère filtre alors certaines couleurs plus que d’autres, ceci en fonction de la matière qui la compose, de son épaisseur et de la présence ou non de nuages», explique Monika Lendl, coauteure de l’étude, professeure au sein du Département d’astronomie de l’UNIGE et membre du PRN PlanetS.
«En utilisant le télescope James-Webb pour décomposer la lumière en ses couleurs, nous pouvons identifier des’empreintes digitales' caractéristiques de différents gaz et déterminer la composition de l’atmosphère. En utilisant le spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) du télescope James-Webb, l’équipe de recherche a pu détecter l’empreinte digitale du dioxyde de carbone dans la lumière qui traversait l’atmosphère de WASP-39b.
Propices à la vie
«Dès que nous avons vu les données, il était clair que nous avions affaire à une découverte spectaculaire», explique Dominique Petit dit de la Roche, chercheuse à l’UNIGE, coauteure de l’étude et membre du PRN PlanetS. «C’est la première fois que le dioxyde de carbone est clairement détecté sur une planète hors du système solaire, ajoute la chercheuse.
Comprendre la composition de l’atmosphère d’une planète permet de mieux comprendre l’origine de la planète et son évolution. En détectant clairement la présence de CO2 dans l’atmosphère d’exoplanètes lointaines, une étape essentielle dans la recherche de mondes propices à la vie a été franchie.
Bijou d’ingénierie d’une valeur de 10 milliards de dollars, le télescope James Webb a été lancé dans l’espace il y a environ sept mois, et se trouve à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Le télescope a commencé son travail scientifique en juin 2022.
(AFP)