L'Allemagne vote le 26 septembre. Si la personne à la tête du pays avait été élue directement cette semaine, le nouveau chancelier serait Olaf Scholz. Dans un récent sondage YouGov, le vice-chancelier sortant, un social-démocrate, arrive à 21 %. Annalena Baerbock des Verts est à 18 %, Armin Laschet de la CDU à 15 %. Il y a un mois à peine, il occupait la première place avec 21 % - mais lors des inondations catastrophiques de la mi-juillet, le premier ministre de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a enchaîné les boutades, entachant ainsi durablement sa réputation.
Néanmoins, Laschet n'est pas encore hors-jeux. Car l'élection ne porte en réalité pas sur les candidats à la chancellerie, mais sur les partis. Et de ce point de vue-là, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti-mère de Merkel et Laschet, est toujours en première place avec 28 % (moins 2 % par rapport à début juillet). Le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts amassent quant à eux chacun 16 % des intentions de vote. Le FDP et l'AfD comptabilisent 12 %, et le Parti de gauche 8%.
Á 50 jours du vote, la campagne électorale n'a pas encore démarré en grandes pompes, hormis quelques sorties et/ou débats isolés. Les détails du curriculum vitae de Baerbock ont ainsi été discutés avec fougue - a-t-elle étudié le droit international ou le droit international public? Plus récemment, le candidat du Parti vert a fait campagne avec le livre «Jetzt. Wie wir unser Land erneuern» ("Comment renouveler notre pays»: cet ouvrage, de toute évidence bricolé à la hâte, fait un usage généreux d'une grande variété de sources sans les identifier clairement.
La pandémie occulte le débat
Pendant ce temps, le débat public en Allemagne est dominé par la pandémie. 53,6 % de la population est entièrement vaccinée (contre 48,3 % en Suisse), et 8,5 % n'ont reçu qu'une première injection.
L'économie connaît à nouveau une phase de croissance: seul 3,1 % de la population active - 1,06 million de personnes - est au chômage partiel. C'est le chiffre le plus bas depuis février 2020. Le taux de chômage général est quant à lui à 5,6 %.
Dans les sondages d'opinion, les électeurs citent la santé et la sécurité sociale comme les problèmes politiques les plus urgents. La troisième place de la liste rouge revient à l'environnement et au climat. La question de l'immigration n'arrive quant à elle qu'en dixième position dans le baromètre des préoccupations.