Il y a quatre ans, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) rentrait au Bundestag allemand dans un tremblement de terre politique en engrangeant 12,6% des voix.
Cette année, le parti populiste avait juré de devenir le parti d’opposition le plus fort du pays et visait un chiffre proche des 20%. Un objectif clairement raté, puisqu’avec ses 10,3% de voix, il se place derrière les Verts (15,8%) et le parti libéral FDP (11,5%).
Le parti d’extrême-droite passe ainsi de la troisième à la cinquième place, enterrant ses espoirs de devenir le grand parti d’opposition face aux Chrétiens-démocrates (CDU, 24,1%) ou aux Sociaux-démocrates (SPD, 25,7%).
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Bons scores dans les Länder de l’est
Il sera tout de même présent au Bundestag, son score étant en dessus des 5% de votes requis. Une situation différente du parti de gauche radicale Die Linke, qui se retrouve avec un score très délicat de 4,9%. Dans les anciens Länder de l’est de l’Allemagne, l’AfD se maintient à un excellent niveau.
En Saxe, l’AfD a triomphé avec 28,8%, devançant clairement le SPD et la CDU (18,8 et 18,3% respectivement). La Thuringe est également passée clairement à l’AfD. Le parti n’a pas réussi à se développer au-delà de sa base dans les autres États fédéraux. L’AfD est clairement divisé entre l’ouest et l’est du pays.
Un noyau dur d’électeurs
Le leader du parti, Tino Chrupalla, a évoqué sur les ondes de la «ZDF», chaîne de télévision nationale allemande, un «résultat solide» et un «noyau dur d’électeurs forts», tout en regrettant la chute de 3% depuis 2017.
La codirectrice de l’AfD, Alice Weidel, a émis le même son de cloche: «Nous pouvons compter sur un noyau solide d’électeurs», a indiqué sur Twitter la membre de l’AfD, qui vit en Suisse.
Cela signifie qu’Armin Laschet, le candidat CDU/CSU au poste de chancelier, peut au moins se targuer de ce succès: avant le vote, le successeur désigné d’Angela Merkel avait déclaré vouloir combattre l’AfD «jusqu’à la fin».