«Nous voici désormais de retour à Notre-Dame, qui vient tout juste d'être rendue au culte et à la visite. Notre cœur est en fête!» a lancé l'archevêque de Paris Laurent Ulrich dans un message de Noël diffusé mardi. Il a rendu hommage aux «talents déployés sur le chantier de restauration» qui ont permis «que la douleur de l'incendie et les cinq années de séparation soient effacées pour ne laisser que la joie des retrouvailles, la joie d'habiter de nouveau ensemble cette maison commune, la maison de Dieu».
La cathédrale avait été dévastée par les flammes le 15 avril 2019 et, depuis, n'avait plus accueilli ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus. Pour le premier Noël sous les voûtes nettoyées de ce chef d'œuvre de l'art gothique vieux de plus de 860 ans, plusieurs messes auront lieu mardi à 16H00, 18H00 et 20H00. Après une veillée musicale à partir de 23H00 avec la maîtrise de Notre-Dame, la traditionnelle messe de Minuit débutera bien à minuit, présidée par Mgr Ulrich.
«Espérance»
L'accès à la cathédrale reste en effet soumis à une jauge stricte de 2700 personnes, alors que l'engouement reste fort pour accéder à cet édifice magnifié par Victor Hugo et célébré dans divers films, romans et comédies musicales. Après cinq ans de travaux colossaux, sur un chantier de près de 700 millions d'euros, Notre-Dame de Paris a rouvert début décembre, avec le 7 de ce mois-ci une cérémonie en présence de plusieurs personnalités dont le président élu américain Donald Trump et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, retransmise en mondovision.
Depuis, la billetterie, gratuite, est prise d'assaut, même s'il est toujours possible de se présenter sans réservation et de faire la queue pour essayer d'entrer. «Ce moment de Noël est un moment pour exprimer la charité et la générosité» mais aussi «l'espérance que Dieu ne nous abandonne pas», a souligné Laurent Ulrich dimanche sur Radio Notre-Dame, à l'issue d'une année 2024 emplie de situations «qui nous préoccupent tous, qui assombrissent l'horizon, qui pour beaucoup ne permettent pas de vivre sereinement».
«On est bien conscient de la difficulté et de la complexité dans laquelle nous vivons», a-t-il ajouté, en soulignant notamment la situation politique «inextricable, difficile», celle «extrêmement dramatique» à Mayotte, sans oublier «la Palestine, le Liban, et bien d'autres pays qui sont dans des chaos, l'Ukraine...»