Après bientôt deux mois de combats acharnés dans la bande de Gaza, beaucoup se demandent déjà ce qu'il adviendra après le cessez-le-feu en cours.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui, ne se pose pas la question, parce qu'il a déjà la réponse: «Nous devons détruire le Hamas, car sinon ils continueront à tuer et à massacrer. Alors nous continuerons à nous battre», déclare Netanyahu, selon lequel Israël n'a pas d'autre choix que d'anéantir le Hamas, car les actes du Hamas «sont les pires jamais commis contre des personnes juives». Et de prévenir: «Si le Proche-Orient se désagrège, vous serez les prochains.»
«C'est ce qu'on a fait en Allemagne»
Le Premier ministre israélien compare sa lutte contre le Hamas à la dénazification de l'Allemagne en 1945: «Après l'éradication du Hamas, nous démilitarisons Gaza et deuxièmement, nous déradicalisons Gaza. C'est exactement ce qui a été fait en Allemagne, au Japon et ailleurs», a lancé le Premier ministre israélien. Interrogé sur les dizaines de milliers de victimes civiles dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu botte en touche: «À l'époque aussi, il y avait des victimes civiles. Personne n'a cependant remis en question l'éradication des nazis».
Netanyahu qualifie d'«inacceptables» les critiques du président français Emmanuel Macron et du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez concernant les attaques d'Israël dans la bande de Gaza, en rappelant que plusieurs corps de victimes israéliennes ont été découverts en partie enlacés ou brûlés: «C'est à ce genre de personnes que nous avons affaire. Ce sont les nouveaux nazis.»
Désormais, Benjamin Netanyahu veut bannir les idéologies radicales des mosquées et des écoles de Gaza, lesquelles doivent être libérées des opinions radicales: «C'est ce qu'on a fait en Allemagne. Et maintenant, l'Allemagne est un nouveau pays». Selon lui, Israël veut transformer la bande de Gaza à long terme: «Je peux assurer que Gaza ne sera plus jamais une menace pour Israël comme elle l'a été dans le passé».
Après la «déradicalisation», le Premier ministre israélien veut reconstruire les territoires occupés. Il ne s'est en revanche pas exprimé sur un nouveau gouvernement. On ne sait donc pas s'il verra à l'avenir des autorités palestiniennes à la tête de la bande de Gaza ou non.
«Nous les avons frappés de plein fouet»
Benjamin Netanyahu a assuré vouloir «éviter l'effondrement des structures civiles et rendre possible l'aide humanitaire», mais beaucoup lui reprochent d'avoir renforcé le Hamas. Son gouvernement aurait ainsi permis au Qatar d'envoyer des fonds à Gaza.
«Par nos campagnes militaires, nous avons frappé le Hamas de plein fouet. Mais il est vrai que nous ne l'avons pas détruit. C'est ce dont nous nous occupons maintenant et la raison pour laquelle nous n'avons pas pu le faire, c'est que pour une telle action, il faut une grande unité interne» a-t-il poursuivi.
L'idée ne semble toutefois pas faire l'unanimité. Ainsi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré à propos du plan de Benjamin Netanyahou: «Comment quelqu'un peut-il parler de l'avenir de la bande de Gaza si nous ne savons pas ce qu'il restera de la bande de Gaza lorsque cette agression sera terminée?»