L'étude «Les limites de la croissance» réalisée en 1972 par le célèbre Club de Rome était considérée comme une référence: selon elle, les ressources de la Terre ne pourraient pas supporter la croissance économique et démographique bien au-delà de l'année 2100. Ce regard sur l'avenir a marqué la pensée de plusieurs générations. Récemment, le Club de Rome a commandé une étude de suivi sur le sujet. Le résultat est étonnant: les progrès de l'économie et de la technologie conduiraient à la fin de la pauvreté et de la surpopulation.
En novembre dernier, une étape importante a été franchie: plus de 8 milliards de personnes vivent désormais sur la planète. Mais la croissance démographique ne se poursuivra pas indéfiniment. Selon un rapport de recherche publié fin mars par le réseau environnemental Earth4All, la population mondiale devrait atteindre un pic de moins de 9 milliards dans les années 2050.
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Cette nouvelle prévision est nettement inférieure à plusieurs estimations démographiques connues, y compris celle des Nations Unies. La population diminuerait après avoir atteint un pic d'environ 8,6 milliards de personnes. Et ce, si le monde fait un «bond de géant» en matière d'investissements dans le développement économique, l'éducation et la santé. De nombreux pays parmi les plus pauvres pourraient sortir de l'extrême pauvreté. D'ici au tournant du siècle, en 2100, la population mondiale sera réduite d'un milliard d'individus.
Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois
Les auteurs font valoir que d'autres prévisions démographiques de premier plan sous-estiment souvent l'importance d'un développement économique rapide. «Nous savons qu'un développement économique rapide dans les pays à faible revenu a un impact énorme sur les taux de fécondité, a déclaré le politicien norvégien et directeur de l'étude Per Espen Stoknes, professeur à la BI Norwegian Business School. Les taux de fécondité baissent lorsque les filles ont accès à l'éducation et que les femmes sont renforcées économiquement et ont accès à de meilleurs soins de santé.»
Cette prédiction est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour l'humanité: une baisse de la population atténuera quelque peu les problèmes environnementaux de la planète, mais elle est loin d'être le facteur le plus important pour les résoudre. Une baisse de la population rendrait l'humanité globalement plus âgée et réduirait la proportion de personnes en âge de travailler. Les jeunes pourraient ainsi être mis encore plus à contribution pour financer les soins de santé et les retraites.
Cela dit, l'étude pointe également du doigt d'autres éléments. «Une bonne vie pour tous n'est possible que si la consommation extrême de ressources par l'élite aisée est réduite», déclare le futurologue norvégien et co-auteur Jorgen Randers, qui avait déjà co-signé l'étude sur la croissance du Club de Rome.